L’intervention militaire annoncée par les Etats-Unis, qui prévoient d’agir « seuls, si nécessaire, pour exercer leur droit à l’autodéfense en agissant à titre préventif » , et leur dessein d’imposer à l’Irak un changement de régime bafouent le droit international et la charte des Nations unies. Le prétexte de la lutte antiterroriste n’autorise en aucune façon à confondre la recherche de criminels et la volonté de contrôler économiquement et politiquement toute une région.
Injustifiée en droit, cette politique l’est aussi dans les faits, puisque des inspecteurs sont sur le point de se rendre à Bagdad conformément aux résolutions de l’ONU.
Une telle situation, en outre, mettrait en grand danger les peuples irakien et kurde, déjà soumis à l’une des dictatures les plus sanguinaires de la planète (violences planifiées, exécutions et tortures, disparitions forcées, nettoyage ethnique décapitation de femmes…) et à l’embargo international instauré en 1990, dont la FIDH a dénoncé les « méthodes dévastatrices ».
La primauté du droit international doit s’imposer, dans le cadre de l’ONU, sous l’autorité du Conseil de sécurité et dans le respect de ses résolutions, exigible de tous, d’Israël à l’Irak.
La France, seul membre du Conseil de sécurité dans l’Union européenne, avec le Royaume-Uni, a un rôle déterminant dans la période. Elle peut contribuer à imposer l’ouverture de négociations et la recherche de solutions politiques, qui passent par : la levée de l’embargo économique sur l’Irak ; le maintien de la protection des populations kurdes et des minorités en Irak ; la relance des processus de désarmement, en particulier la création d’une zone sans armes de destruction massive en Iran, en Irak, en Israël, en Syrie ; la résolution des conflits et tout particulièrement la reconnaissance d’un Etat palestinien à côté de l’Etat d’Israël.
Au Président de la République, nous demandons que, dans la logique de ses déclarations sur une intervention américaine en Irak, il ordonne que la France use de son droit de veto au Conseil de sécurité pour empêcher la guerre.
Nous appelons à manifester le samedi 12 octobre 2002 contre la guerre à l’Irak pour le respect du droit international.