Les résultats des élections municipales intéressent la LDH. En fait ces résultats nous interpellent. Il ne s’agit nullement de commenter ici les victoires ou les défaites des uns et des autres : ceci est l’affaire des partis et non de la LDH. En revanche, trois éléments doivent retenir notre attention. L’extrême droite n’est pas morte : qu’elle se présente sous le visage de Bruno Mégret ou de Jean-Marie Le Pen, elle est encore bien présente et la défaite qu’elle a enregistrée à Toulon ne peut cacher les victoires obtenues à Orange, Vitrolles et Marignane. Si l’étiage électoral de l’extrême droite décroît, ses idées sont bien présentes et on les retrouve dans nombre de discours politiques sur la sécurité. La thématique employée lors du deuxième tour à Toulouse révèle aussi qu’être français ne suffit pas à ceux qui se sont offusqués de la présence d’un « arabe » au Capitole. La xénophobie et les discriminations ont encore de beaux jours devant elles… A quand le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales ? Le taux d’abstention met en évidence une coupure citoyenne de plus en plus préoccupante : que des millions de personnes ne voient dans aucune des listes en présence un espoir pour résoudre leurs difficultés en dit long sur les conséquences de vingt ans d’exclusion sociale et économique. Enfin, les défaites de certains ou les victoires d’autres attestent d’une volonté d’une démocratie plus respectueuse des citoyens et plus ouverte. Dans ces débats, la LDH a une place importante à tenir : pour réfléchir aux moyens de restituer leur citoyenneté à ceux qui se sentent exclus de la vie politique mais aussi pour réfléchir au fonctionnement d’une démocratie qui ne peut vivre en se contentant d’un peu plus de la moitié des électeurs.