Vous êtes licenciés ! Avez-vous commis une faute, êtes-vous incompétent ? Rien de tout cela, les exigences de rentabilité, la rémunération du capital suffisent à justifier que des hommes et des femmes soient renvoyés de leur travail, apprenant parfois par la presse que leur sort est scellé… Certes les choses ont un peu changé ; des procédures existent et des obligations pèsent sur les employeurs, mais la question reste entière : est-il légitime, au nom d’un cours de bourse ou de la rémunération des actionnaires, de commettre un assassinat social ? On dira que la question est plus complexe, que le marché mondial exige de préserver la compétitivité, etc. Sans doute, dans un système où le marché reste l’élément dominant, ces considérations ont-elles leur importance, mais est-ce que cela justifie tout ? La raison économique n’est pas plus justifiable que la raison d’état. Les deux ont en commun de mépriser ce que l’économie et l’état devraient avoir comme objectif : satisfaire les besoins de l’humanité et non de certains. Ceci n’est pas revendiquer un quelconque égalitarisme, c’est tout simplement affirmer que l’exclusion de populations entières à travers le monde est une violation manifeste des droits de l’Homme. La LDH n’a pas pris position en faveur ou contre le boycott des produits Danone : il s’agit là d’actions syndicales qui échappent à son champ de compétence. Mais ce qui n’est pas hors de sa compétence, c’est de dire fermement que les logiques qui sont à l’œuvre chez Danone, Marks & Spencer ou AOM constituent une violation des droits économiques et sociaux, et par conséquent des droits de l’Homme.