Le tribunal de Tunis vient de prononcer l’annulation des décisions prises en octobre 2000 par le cinquième congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme et de l’élection des dirigeants de cette organisation. Cette décision fait suite à une plainte déposée dès le lendemain du congrès par la direction du RCD, le parti qui monopolise les pouvoirs. Ainsi sont démontrées la soumission de l’institution judiciaire au pouvoir exécutif et la volonté du président Ben Ali de ne tolérer aucun organisation indépendante. La Tunisie se trouve ainsi mise au ban des démocraties. La Ligue française des droits de l’Homme, en exprimant sa solidarité avec les militants tunisiens, demande au gouvernement français et à l’Union européenne de se saisir de cet incident pour rappeler au gouvernement tunisien que les accords d’association conclus avec la Tunisie comportent des clauses relatives au respect des droits de l’Homme, et d’affirmer leur volonté de faire respecter ces dispositions.