Jouée en alternance par Fanny Cottençon et Sophie Duez, puis Christine Boisson, la pièce de l’américaine Ève Ensler Les monologues du vagin a connu un tel succès en France que les représentations ont été plusieurs fois prolongées à Paris.
La LDH s’est associée à cette initiative, qui s’est poursuivie en 2001 :
La LDH apporte son soutien à la pièce drôle et grave d’Ève Ensler parce que, au travers des témoignages des femmes qui, dans ces « monologues », expriment leurs traumatismes, leurs angoisses, mais aussi leurs joies, parfois les plus intimes, elle affirme un certain nombre de principes essentiels et pose un certain nombre de questions dérangeantes.
Tous les êtres humains, adultes comme enfants, sans discrimination de sexe ou d’orientation sexuelle, ont droit à la reconnaissance de leur intégrité physique et au respect absolu de leur corps, en vue de leur épanouissement personnel.
Le viol est un crime, qu’il soit utilisé comme une arme de guerre ou dans le cadre apparemment beaucoup plus pacifique des sociétés dites développées, jusque dans l’intimité conjugale. La violence physique et morale, la torture, les actes de pédophilie doivent être sévèrement réprimés, et la pratique de l’excision doit être combattue partout où elle est encore pratiquée.
Le secret de la vie privée ne couvre pas les violences qui prétendent s’y abriter. La parole est un instrument de libération et les combats féministes ont fait passer la violence contre les femmes et contre les enfants dans le champ du politique et du judiciaire.
Mais du coup ces combats, largement diffusés et repris, accompagnés d’éducation sexuelle, dans la presse féminine, ont donné aux femmes une liberté de parole et une audace que les hommes n’ont pas encore ? Cette pièce au titre provocant en est la preuve salutaire et Fanny Cottençon la porte avec panache et émotion.