Pour la deuxième fois en moins de cinq ans, la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, vient d’entreprendre des opérations militaires contre une petite République du Caucase, la Tchétchénie. La justification donnée à cette initiative par les autorités de Moscou, est la nécessité de lutter contre le « terrorisme islamiste », qui est désigné comme le responsable des attentats qui ont entraîné la mort au cours des derniers mois, de plusieurs centaines de citoyens russes. Cette responsabilité n’a pas été clairement établie. En outre, les moyens mis en œuvre, bombardements aériens et bombardements d’artillerie, ne constituent assurément pas la riposte la mieux appropriée à ce type de menace. Le seul résultat de ces opérations est de jeter sur les routes des milliers de civils qui tentent d’échapper au massacre. Enfin, le gouvernement russe est allé jusqu’à renier toute légitimité au gouvernement tchétchène, bien qu’il ait été installé à la suite d’élections contrôlées par l’O.S.C.E. C’est avec ce gouvernement qu’en 1996, à l’issue du premier conflit, le gouvernement russe avait négocié un accord consentant une large autonomie à ce territoire. La LDH estime que ni l’ONU, ni l’Union européenne ne peuvent continuer à paraître se désintéresser de cette situation et à donner au gouvernement de Moscou le sentiment qu’il peut en toute liberté imposer par la force le seul règlement qui lui convienne. Elle demande au gouvernement français d’agir au Conseil de sécurité et au Conseil des ministres de l’Union européenne pour que cette situation soit examinée à la prochaine réunion de l’OSCE à Istanbul, avec comme objectifs : l’arrêt des opérations militaires, la reprise des négociations entre les deux gouvernements, la recherche d’un règlement politique à l’ensemble des problèmes qui divisent les Républiques du Caucase. Paris, le 18 octobre 1999