On vient d’apprendre que le groupe franco-allemand Eurocopter va livrer à la police turque huit hélicoptères. Ce marché s’élève à 600 millions de francs. Cette information justifie les craintes exprimées par la LDH le 12 mars 1999 à la suite de la décision prise par le gouvernement français de ne pas hâter le vote par le Sénat du texte adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale pour condamner le génocide des Arméniens en 1915 : le désir de préserver un marché avec la Turquie l’emporte sur la volonté d’assurer le respect des droits de l’homme. La police turque reçoit de nouvelles armes pour poursuivre la politique de répression qu’elle mène depuis vingt ans contre la minorité kurde dans la partie orientale du territoire. Les contraintes de la concurrence internationale et le désir de ne pas abandonner un tel marché à l’industrie américaine de l’armement sont les seules justifications invoquées à l’appui de telles décisions. Aussi la LDH, tout en condamnant le choix fait par les gouvernements français et allemand, affirme la nécessité d’une réglementation internationale du commerce des armes. Paris, le 22 mars 1999