Communiqué commun FIDH / LDH
La première visite en Russie de François Hollande aura lieu dans un contexte de durcissement considérable de la législation en Russie. Alors qu’à la fin de 2011 et pendant les mois suivant, des milliers de manifestants se sont réunis pour dénoncer les fraudes électorales liées aux élections parlementaires puis présidentielles, depuis l’investiture de M. Vladimir Poutine en tant que Président de la Fédération de Russie en mai 2012, une série de lois restreignant les libertés civiles a été adoptée. Il s’agit d’une régression sans précédent dans la période post-soviétique.Les pratiques répressives à l’encontre des membres de l’opposition, des défenseurs des droits de l’Homme, des artistes et des minorités se sont sévèrement intensifiées, en totale contradiction avec les engagements internationaux de la Russie en matière de droits de l’Homme.
Au delà de la législation très répressive vis-à-vis des libertés fondamentales, les libertés des citoyens sont ouvertement négligées et leur défense est souvent considérée comme une trahison des intérêts du pays. Les pratiques répressives, tel le harcèlement judiciaire et policier, sont désormais une caractéristique courante de la société russe. La répression ciblée des militants de la société civile, des journalistes et des défenseurs des droits humains reflète la perversion générale de l’administration de la justice en Russie, ainsi que l’impunité dont jouissent les organes répressifs. Par ailleurs, des violations des droits de l’Homme se produisent souvent sous le couvert d’opérations antiterroristes et antiextrémistes, en totale impunité.
La France doit faire preuve dans ses relations avec la Fédération de Russie de son engagement inébranlable pour les droits de l’Homme et l’État de droit. Les valeurs du Conseil de l’Europe et des Nations Unies, auxquelles la Russie prétend adhérer, et qu’elle s’est engagée à respecter, doivent être au cœur des négociations et des relations entre la France et la Fédération de Russie. Surtout, les enjeux économiques et politiques ne doivent pas rendre aveugle face aux violations graves faites aux droits de l’Homme en Russie.
Paris, le 26 février 2013