Une chambre d’instruction a mis en liberté un détenu, aujourd’hui soupçonné d’avoir participé à des actes criminels après sa libération.
Certains accusent les magistrats de la chambre d’instruction d’avoir commis une faute grossière, d’autres accusent la loi qui ne protège pas les citoyens. Les premiers se trouvent dans la majorité politique, les seconds dans l’opposition. Une fois de plus la justice est instrumentalisée à des fins purement électoralistes.
Juger, c’est prendre le risque de se tromper. Les juges, quotidiennement, prennent des milliers de décisions qui ne peuvent satisfaire l’ensemble des justiciables. Mais la LDH rappelle que le risque zéro n’existe pas, que toute détention est obligatoirement appelée à cesser, et que les magistrats doivent pouvoir appliquer la loi sans craindre la vindicte des hommes politiques. De la même manière, il est insupportable que des parlementaires utilisent un drame humain pour se livrer à un dénigrement d’une loi qui a amélioré la protection des libertés, n’entrave en rien l’action de la police et n’était pas applicable au moment des faits. Que ces parlementaires n’aient pas désavoué, pour la plupart, cette loi ne fait que renforcer le caractère démagogique de leur attitude. Il est de l’essence de la vie démocratique de respecter la liberté de la justice. La LDH ne peut que regretter que ces principes élémentaires aient été ignorés.
Paris, le 26 octobre 2001