En 2001, la Conférence mondiale des Nations unies contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance s’est tenue en Afrique du Sud, à Durban. La France ainsi que les autres Etats signataires se sont engagés dans le cadre de la Déclaration et du Programme d’action qui y ont été décidés « à établir et mettre en œuvre sans tarder des politiques et des plans d’action nationaux pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie, et l’intolérance qui y est associée, y compris leurs manifestations sexospécifiques ».En 2010, soit presque dix ans après cet engagement, le gouvernement a annoncé l’élaboration d’un plan national d’action contre le racisme.
En février 2012, le préfet Régis Guyot a été nommé délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et doit assurer la mise en œuvre du PNACRA. Le Comité interministériel qui ne s’était pas réuni depuis 2009, s’est tenu le 26 février 2013 et a adopté quelques mesures pour renforcer le plan, en particulier dans des actions de sensibilisation contre les préjugés.
La Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), à laquelle la LDH participe et qui produit tous les ans un rapport sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, a été associée à l’élaboration du PNACRA et a vu certaines de ses recommandations – comme la nomination du délégué interministériel et la réactivation du comité interministériel – retenues.
Le plan triennal (2012-2014) finalement présenté a, certes, le mérite d’exister et la France tient ainsi formellement ses engagements, mais il s’agit surtout d’une compilation d’actions déjà existantes : Commissions pour la promotion de l’égalité des chances et la citoyenneté (Copec), pôles anti-discriminations dans les tribunaux, Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) qui gère la plateforme Pharos où sont signalés les contenus illicites trouvés sur Internet…
Si nous prenons l’exemple des Copec, créées par une circulaire de 2004, nous avons constaté que selon les départements elles avaient une activité très variable. Quelques-unes réunissaient des groupes de travail, d’autres se contentaient de réunions plénières sans actions particulières et la plupart ne se réunissaient même plus. Depuis cette année, certaines sont relancées mais il n’est pas encore possible de juger de leur activité réelle.
En conclusion, une nette volonté politique et des moyens sont plus que jamais nécessaires pour que la lutte contre le racisme puisse aboutir.