Communiqué du collectif EGM Les centaines d’associations, nationales et locales, dont la Ligue des droits de l’Homme (LDH), et collectifs citoyens réunies au sein des Etats généraux des migrations (EGM) publient les « Cahiers des faits inacceptables et des alternatives », fruit de leur travail collectif mené en 2018 et début 2019. Elles lancent aussi une campagne d’interpellation des candidat-e-s aux élections européennes de 2019 en leur demandant de s’engager sur 12 propositions concrètes pour que les droits des personnes migrantes soient respectés. Dans un contexte très dégradé en matière de respect des droits des personnes migrantes, les organisations mobilisées dans les EGM veulent faire entendre leur voix pour que la France et l’Europe respectent enfin leurs valeurs. |
Les 1 600 organisations réunies dans la dynamique des Etats généraux des migrations travaillant en assemblées locales, ont mis en commun leurs constats de faits inacceptables et leurs propositions d’alternatives concrètes en matière d’accueil des exilé.es. Les témoignages et expériences rassemblés dans le Cahier des faits inacceptables offrent un panorama très détaillé et sans fard de l’accueil actuel des exilés en France. Ils décrivent notamment des pratiques administratives, judiciaires et policières parfois illégales, ainsi que des situations, techniquement légales, mais condamnables sur le plan éthique. La situation dans laquelle vivent la plupart des personnes exilées est insoutenable. Alors que les centres d’hébergements affichent complets, l’habitat en bidonvilles et les situations d’errance sont monnaie courante. L’accès aux soins et à la santé est très aléatoire. La scolarisation pour les mineurs et les étudiants est rendue très difficile par les conditions d’hébergement précaires et les déménagements souvent brusques et imposés. Le second cahier, celui des alternatives, recense les mille et une initiatives, solutions, propositions ou actions impulsées par les acteurs locaux face à l’inacceptable. Ce Cahier des alternatives démontre qu’il faut agir à de multiples niveaux : constitution de points d’accueil initial, garantie d’un hébergement inconditionnel, accès à l’information, aux transports et aux soins, actions de communication pour déconstruire les préjugés sur les migrations, interpellation des responsables politiques pour en finir avec le règlement de Dublin et autres dispositions législatives répressives… Il faut aussi mutualiser des moyens et mieux coordonner les actions citoyennes et développer des réseaux européens d’accueil et de solidarité. Les initiatives concrètes existent déjà, et ne demandent qu’à être renforcées. Exposer ces alternatives est particulièrement important, notamment dans le cadre des élections européennes du 26 mai prochain. La sortie du Cahier des faits inacceptables et des alternatives coïncide avec le lancement d’une campagne citoyenne à destination des candidats et candidates. Sur la base de 12 propositions, les EGM invitent les candidats aux élections européennes à s’engager pour une Europe ouverte, accueillante et respectueuse de la dignité humaine. |
Paris, le 1 avril 2019 |