Communiqué LDH
L’assassinat de quatre fonctionnaires de police à Paris endeuille notre pays. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) exprime ici sa solidarité avec les victimes.
Ce tragique évènement s’inscrit dans un contexte qui a vu vingt-cinq mille policiers manifester pour dénoncer leurs conditions de travail.
Cinquante et un suicides parmi ce corps de l’Etat depuis le début de l’année 2019 attestent des conséquences d’un environnement professionnel profondément dégradé.
Comme dans d’autres parties du service public, les politiques à l’œuvre depuis plusieurs années entraînent une surcharge de travail, aggravée, en ce qui concerne la police, par des missions de plus en plus lourdes.
A ce titre, la LDH comprend les revendications matérielles des policiers qui sont une composante essentielle de l’Etat de droit.
La LDH entend aussi le souci de considération exprimé par ces fonctionnaires.
La LDH déplore le fossé qui s’est établi de manière permanente avec une partie de la population et de manière plus intermittente avec toute la population.
Ceci implique de s’interroger sur les politiques suivies et le rôle assigné aux forces de l’ordre par le pouvoir politique.
Ce n’est pas en critiquant l’institution judiciaire, tout aussi malmenée, ou en en réclamant une forme d’impunité et encore plus de pouvoirs que pourront se retisser des liens de confiance entre police et population.
Profondément attachée à l’existence d’une police républicaine, au service de tous, parfaitement consciente des contraintes de cette profession, la LDH appelle à sortir des réflexes purement corporatifs et à ouvrir un dialogue sur les objectifs, les moyens et les méthodes des forces de l’ordre.
Paris, le 4 octobre 2019