La Ligue des droits de l’Homme s’incline devant la mémoire des victimes de l’attentat meurtrier commis au musée juif de Bruxelles. Ce drame combine l’odieux de l’antisémitisme et l’horreur d’une stratégie aussi tragique qu’insupportable. Avec sa part d’horreur, il alimente les inquiétudes les plus légitimes de l’opinion publique, comme les instrumentalisations les plus dangereuses.On observe en effet, dans la société française, une libération et une instrumentalisation de la haine : la parole antisémite s’est libérée comme jamais depuis la Deuxième Guerre mondiale, et focalise des convergences qui vont de l’extrême droite à certaines mouvances musulmanes fanatiques. Désinhibée, elle flambe sur Internet, se pose en victime et se targue d’être une opinion comme une autre.
Cette montée d’antisémitisme est d’autant plus dangereuse qu’elle accompagne la montée en puissance d’autres haines, d’autres violences.
Dans ce contexte, la multiplication des appels à la cantonade à lutter contre tous les « djihadistes potentiels » risque d’alimenter les amalgames les plus irresponsables, et les tensions les plus dangereuses.
La LDH rappelle à la réalité des mesures prises par les pouvoirs publics en matière de sécurité publique. Elle les appelle à redoubler d’efforts en matière de lutte contre l’antisémitisme, et contre toute tentative de stigmatisation de quelque communauté que ce soit. Elle invite les citoyennes et citoyens français, toutes celles et ceux qui vivent, étudient et travaillent en France, à faire preuve de calme et de détermination face à toutes les manifestations de violence et de haine.