Communiqué de l’Anafé, dont la LDH est membre
Ce matin, le corps d’un enfant, âgé d’une dizaine d’années, a été retrouvé dans le train d’atterrissage d’un avion en provenance d’Abidjan (Côte d’Ivoire) à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
Si les drames sont fréquents en Méditerranée, entre les Comores et Mayotte ou dans d’autres parties du globe, la situation est plus exceptionnelle, ou en tout cas moins connue, dans les ports et aéroports français.
La dernière situation équivalente qui avait été médiatisée à l’aéroport de Roissy date de 2013, où le corps d’un ressortissant camerounais avait été retrouvé dans le train d’atterrissage d’un avion. Nous savons cependant qu’il existe plusieurs cas similaires par an. En 2014, c’est au port de Marseille, qu’un ressortissant guinéen s’était noyé après avoir été ré-embarqué sur le bateau alors qu’il souhaitait déposer une demande d’asile en France. Plus récemment, fin octobre 2019, 6 mineurs ont échappé à l’asphyxie dans un container au port de Marseille.
« Ce drame illustre une nouvelle fois les conséquences de politiques migratoires européennes qui poussent les personnes en migration à se mettre de plus en plus en danger. C’est cela qu’il faut questionner et transformer pour que les personnes exilées, y compris des enfants, ne perdent pas leur vie lors de leur parcours migratoire », affirme Laure Palun, directrice de l’Anafé.
Les obstacles à la mobilité sont en effet de plus en plus nombreux : politique stricte des visas, criminalisation des personnes migrantes, contrôles accrus des frontières, visas de transit aéroportuaires (y compris pour les titulaires d’un passeport de la Côte d’Ivoire), amendes à l’encontre des compagnies aériennes qui embarqueraient des personnes qui n’ont pas tous les documents pour voyager…
Tant qu’il n’y aura pas (ou trop peu) de voies sures d’accès aux territoires français et européen, la logique actuelle des politiques migratoires françaises et européennes aura pour conséquence une prise de risque de plus en plus grande pour les personnes exilées, aboutissant parfois à la mort.
Paris, le 8 janvier 2020