Communiqué commun pour la Journée mondiale contre les LGBTphobies
Depuis 2005, la Journée mondiale contre les LGBTphobies est célébrée le 17 mai pour commémorer la décision de l’Organisation Mondiale de la Santé, le 17 mai 1990, de ne plus considérer l’homosexualité comme une maladie mentale et pour soutenir les luttes menées dans le monde entier contre les violences homophobes et transphobes et pour les droits des personnes LGBTI+.
Cela fait donc 30 ans aujourd’hui que l’on ne doit plus considérer les personnes homosexuelles comme des personnes à soigner. Mais cette reconnaissance de l’homosexualité comme une autre sexualité n’est pas acceptée par tou-te-s. Aujourd’hui dans notre pays des médecins et des thérapeutes, activistes au sein de groupuscules anti LGBT, prétendent toujours soigner l’homosexualité. Dans un très grand nombre de pays l’homosexualité et la transidentité sont illégales et les personnes LGBT subissent des discriminations et des violences, jusqu’au meurtre, y compris dans leur famille.
Cette journée a pour but de promouvoir des actions de sensibilisation et de prévention pour lutter contre l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie. Pour nous aujourd’hui nous voulons attirer l’attention sur la nécessaire solidarité internationale pour soutenir les personnes lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes dans les pays où elles subissent des violences et ne peuvent bénéficier du soutien de la loi.
Cette journée est célébrée dans plus de 130 pays. Dans beaucoup de pays ceux et celles qui l’animent peuvent être menacé-e-s. Souvent elle doit être quasi clandestine.
En France, nous devons continuer le combat pour faire reculer les violences homophobes et transphobes. Nous souhaitons par exemple que 2020 soit l’année de la légalisation de la PMA pour toutes et de l’interdiction des thérapies de conversion.
En Europe, nous espérons que l’Union Européenne apportera son soutien au mouvement LGBT dans des pays confrontés à des gouvernements hostiles, comme en Hongrie et en Pologne notamment.
Dans beaucoup de pays les défenseurs des droits des personnes LGBT prennent des risques pour faire changer les mentalités et les lois. Nous devons les soutenir dans leur combat pour faire reconnaitre que la Déclaration Universelle des droits de l’Homme s’applique aux personnes LGBT.
Nous demandons à notre ministère de l’Europe et des Affaires étrangères d’être plus actif pour soutenir les mouvements LGBT dans le monde entier et plaide, à chaque fois que cela est possible, pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité et la reconnaissance de la transidentité. Nous demandons aux entreprises françaises qui ont des activités à l’étranger de faire savoir qu’elles accueillent les salarié-e-s et les client-e-s quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Nous souhaitons que les associations de développement international reconnaissent qu’elles ont un rôle à jouer pour refuser les propos et les gestes lgbtphobes. Nous encourageons l’Organisation des Nations Unies à renforcer leur action dans le sens tracé par l’ancien Secrétaire général, monsieur Ban Ki Moon, en 2012.
Tant qu’un si grand nombre de pays refuseront l’égalité des droits pour les personnes LGBTI+, il y aura des personnes, toujours plus nombreuses, qui seront prêtes à risquer leur vie pour venir dans des pays où ils pourront vivre leur vie affective et sexuelle. Nous devons leur accorder l’asile et soutenir les associations qui leur apportent de l’aide pour leur insertion dans notre pays.
L’enjeu est fort pour le respect des droits humains. Il est fort aussi pour la paix dans le monde car l’incompréhension qui existe sur la question des droits des personnes LGBT est source de tensions entre les pays, comme elle est source de tensions dans notre pays. Cette incompréhension crée un fossé entre les cultures et perturbe le dialogue entre les peuples. Elle alimente les extrémismes et les fanatismes, souvent au nom des religions.
Nous nous réjouissons que l’année passée ait vu la création d’un réseau international francophone des associations LGBT. Nous souhaitons que ce réseau Egides puisse apporter rapidement un soutien au mouvement LGBT dans les pays francophones.
Le thème 2020 de la journée mondiale est «Brisons le silence». Il nous faut être entendu-e-s de manière à ce que nos sœurs et nos frères LGBTQI qui dans le monde entier ne peuvent pas s’exprimer, reçoivent notre message d’espoir et de solidarité.
Paris, le 17 mai 2020