Communiqué LDH
Après qu’un chauffeur de bus eut été tué à Bayonne le 5 juillet 2020, des militants d’extrême droite ont diffusé sur les réseaux sociaux les photos de deux personnes décrites comme d’origine étrangère, affirmant qu’il s’agissait de deux des quatre auteurs présumés de ce crime. Les élus du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, ont relayé ces photos accompagnées de commentaires menaçants : « il est temps que la peur change de camp ».
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) est choquée par la mort de Philippe Monguillot dans l’exercice de ses fonctions à la suite d’une agression intolérable et exprime son soutien moral à la famille et aux proches de celui-ci. Le ou les auteurs de ce crime doivent être poursuivis par la justice et sanctionnés à la mesure de cet acte odieux.
Fidèle à sa tradition de délation et de haine raciste, par ces messages publics sur les réseaux sociaux, l’extrême droite a voulu instrumentaliser cette mort. En faisant ainsi, elle appelle à l’esprit de vengeance, attise la xénophobie et le racisme. Une nouvelle fois, elle stigmatise des catégories de la population comme responsables de tous les maux de la société et, de fait, incite à la violence.
La LDH demande à la justice de se saisir de cette incitation à la haine en ligne en poursuivant ses auteurs racistes et les éventuelles complicités, notamment en éclairant les conditions dans lesquelles des photos d’identification policière ont pu être récupérées et utilisées par ces militants d’extrême droite.
Paris, le 21 juillet 2020