La Ligue des droits de l’Homme prend acte de la décision de la Cour suprême des États-Unis de mettre fin aux exécutions de personnes souffrant de troubles mentaux.
Plusieurs centaines de condamnés à mort pourraient ainsi échapper au bourreau, entre 200 et 300 d’après diverses associations abolitionnistes américaines.
Cette décision indique clairement que la plus haute autorité judiciaire américaine a pris en compte l’évolution de la société sur la question de la peine de mort et notamment le questionnement engendré par la prise de conscience dans l’opinion publique d’un nombre important d’erreurs judiciaires dues à des procès bâclés, des avocats commis d’office incompétents, des réflexes racistes de la part des tribunaux et des jurés.
Cependant, la LDH tient à souligner que la Cour suprême s’en remet aux Etats pour déterminer qui est attardé mental et qui ne l’est pas ; ce point reste pour nous l’objet d’inquiétude et sera source dans les mois à venir d’intenses débats dans les tribunaux des Etats fédérés.
Enfin, cette décision ne remet nullement en cause le principe de la peine capitale et des exécutions aux États-Unis ; elle constitue au mieux un ajustement à l’évolution de la société. Dans ces conditions, nous poursuivrons pleinement notre coopération avec les associations abolitionnistes outre-Atlantique qui luttent contre ce châtiment cruel, inhumain et dégradant.
Paris, le 21 juin 2002