Pétition lancée par RESF, Patron-nes solidaires et la LDH.
Le 13 octobre 2021, le Sénat examinera une proposition de loi visant à « sécuriser l’intégration des jeunes majeurs étrangers pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance », à l’initiative de Jérôme Durain, sénateur de Saône-et-Loire et du groupe socialiste au Sénat. Cette proposition de loi est soutenue par Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon avec Patron.ne.s Solidaires, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Réseau éducation sans frontières (RESF).
Les médias se font régulièrement, et notamment depuis janvier 2021, l’écho de décisions administratives abruptes (obligations de quitter le territoire français assorties d’interdictions de retour sur le territoire ou d’assignations à résidence), interrompant le parcours de jeunes majeurs en formation, plongeant ceux-ci dans le désespoir et leurs employeurs dans l’incompréhension et la révolte, jusqu’à entreprendre des grèves de la faim, des actions appuyées par de larges mobilisations citoyennes. Il en est de même pour les jeunes poursuivant leur formation dans des établissements d’enseignement général.
La pétition « Régularisation pour les jeunes étrangers en formation » est aujourd’hui mise en ligne sur le site Change.org, ayant déjà recueilli la signature de plus de 150 personnalités et organisations. Son objectif est d’amener le plus grand nombre à soutenir ces jeunes, qui représentent par leur investissement et leur détermination une véritable richesse pour l’ensemble de la société et obtenir que la loi garantisse leurs parcours.
Texte de la pétition
Il y a plusieurs mois, Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon, a entrepris une grève de la faim. Laye Fodé Traoré, jeune migrant guinéen, dont il était le maître d’apprentissage, venait d’avoir 18 ans et de recevoir une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Par sa démarche radicale, Stéphane a exprimé sa révolte face à cette décision administrative abrupte aux conséquences destructrices. Sa détermination a éveillé l’intérêt des médias et lui a valu un immense soutien solidaire. Stéphane a obtenu gain de cause et Laye Fodé Traoré a pu continuer son chemin vers un vrai métier.
Partout en France ces situations se multiplient : Patricia Hyvernat a mené une grève de la faim pour son apprenti Yaya, Guy de La Motte à son tour a mis sa vie en péril pour sauver Boubacar et Sidiki de l’expulsion. Karim, Traoré, Souleymane Bakayoko, Nasser, Abakar, etc. Ce sont des dizaines de jeunes en formation qui sont menacés sur tout le territoire. Ils ne font pas tou-te-s l’objet d’une visibilité médiatique mais ils sont les victimes d’un système incohérent et soumis à l’aléa de décisions administratives variables d’une préfecture à l’autre : comment en effet justifier aux yeux des citoyen-nes et des contribuables que l’Etat interrompe brutalement à 18 ans les formations de jeunes que les collectivités publiques et l’Education nationale ont pris en charge ? Comment accepter que des mesures administratives variables d’une préfecture à l’autre décident arbitrairement du destin de ces jeunes ? Comment accepter que ceux qui ont déployé tant d’efforts pour s’intégrer soient reconduits dans des pays où personne ne les attend, parfois même définitivement interdits de retour sur le territoire français ? Faut-il se mettre en danger par une grève de la faim, simplement pour que des jeunes qui souhaitent se former, travailler et s’insérer puissent voir leur situation traitée avec humanité ?
Pour sortir de cette contradiction et des drames humains qu’elle engendre, nous tous et toutes, jeunes, chef-fes d’entreprise, maîtres d’apprentissage, enseignants, soutiens associatifs, demandons une révision de la législation pour garantir une régularisation à chaque jeune en formation jusqu’à la fin de son parcours de formation. Nous soutenons la proposition de loi de Jérôme Durain, sénateur de Saône et Loire qui sera examinée le 13 octobre par le Sénat.
Il est essentiel que la société civile se mobilise et donne une caution citoyenne forte à cette démarche. Les droits de ces jeunes doivent être garantis et ne plus passer à la trappe d’une machine administrative inhumaine, nous vous invitons donc à signer la pétition et, aussi, à saisir les élu-es (sénateurs, députés, conseillers départementaux) afin qu’ils s’engagent à soutenir le texte.
Pour que cessent les expulsions des jeunes étrangers en apprentissage ou en formation dans notre pays ; pour que la France continue à placer les enjeux humains universels au cœur de ses valeurs ; pour donner une vraie chance à d’autres Laye, Yaya, Boubacar et Sidiki, rejoignez notre mobilisation, signez cette pétition, écrivez à vos élu-es !