Appel signé par plusieurs organisations dont la LDH
Lanceur d’alerte et exilé politique algérien, Mohamed Benhalima a été arrêté le 27 janvier 2022. Interrogé par la police française, le sous-officier algérien a été placé sous contrôle judiciaire strict. Il est menacé aujourd’hui d’expulsion vers l’Algérie, un pays où il risque les pires sévices de la part d’un régime pour lequel les droits de l’Homme n’ont aucune signification.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par le régime algérien pour « adhésion à un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’État et l’unité nationale, financement d’un groupe terroriste et blanchiment d’argent dans le cadre d’une bande criminelle », cet ancien caporal-chef de l’armée de terre algérienne avait demandé asile, sans succès en Espagne où il avait été pris en charge par Amnesty International.
Se sentant menacé à la suite de l’expulsion par le ministère de l’Intérieur espagnol d’un autre opposant issu des rangs de la gendarmerie, Mohamed Abdallah, le 22 aout 2021, Mohamed Benhalima a illégalement quitté l’Espagne en janvier pour se réfugier en France. S’il était reconduit en Espagne, il pourrait lui aussi être renvoyé vers l’Algérie.
Il est de notoriété publique que les atteintes graves à la dignité, la torture et les mauvais traitements sont la pratique commune des forces de répression algériennes. Le gouvernement français ne peut ignorer les multiples communications des rapporteurs spéciaux de l’ONU dont fait objet l’Algérie. En effet, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a condamné à plusieurs reprises le régime algérien pour graves atteintes aux droits humains, torture, et poursuite pour de supposées « activités terroristes ».
Si Mohamed Benhalima devait être livré aux autorités algériennes, il est plus que probable qu’il subirait les pires formes de tortures systématiquement pratiquées par la police politique du pays.Nous, organisations de la diaspora algérienne en France et militants des droits humains, refusons qu’il subisse le même sort que son collègue Mohamed Abdallah, incarcéré aujourd’hui dans la prison de Blida où il subit les pires atrocités, et demandons aux autorités françaises d’assurer sa protection face à cette menace réelle qui pèse sur lui.
Les collectifs signataires :
FreeAlgeria (fédération de plusieurs collectifs d’Algériens de la diaspora), CFDA (Collectif des Familles de Disparus en Algérie), SNAPAP (Syndicat National autonome des personnels de l’administration publique), CGATA (Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie), Riposte Internationale ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie), LDH (Ligue des droits de l’Homme)
Le 17 février 2022