Passant outre au refus des Nations Unies et d’une majorité des nations, les États-Unis ont décidé d’entrer en guerre contre l’Irak. Accompagnés par les gouvernements d’Espagne et du Royaume-Uni, qui sont désavoués par leurs peuples, les États-Unis adoptent une attitude de mépris à l’égard de la légalité internationale. Cette guerre n’est ni légale, ni légitime.
Même si elle conduit à la chute du régime de Saddam Hussein, le prix à payer, qu’il concerne les peuples d’Irak, l’avenir de cette région ou la paix dans le monde, sera lourd.
C’est d’abord aux victimes de cette guerre que la LDH pense. Victimes d’un des régimes les plus sanguinaires qui soient, victimes d’une politique qui, pendant des années, a financé et armé Saddam Hussein au nom de la défense de l’Occident et, maintenant, victimes d’une guerre décidée à quelques milliers de kilomètres.
L’ONU et la communauté internationale doivent déployer les moyens nécessaires pour accueillir les réfugiés et assurer à toutes les populations civiles, l’aide indispensable.
Les ONG humanitaires et de défense des droits de l’Homme doivent pouvoir accomplir leur mission en toute indépendance. Elles doivent être en mesure, comme les agents de l’ONU, d’enquêter sur d’éventuelles violations des conventions de Genève.
C’est aussi à l’égard des autres peuples de la région, en particulier le peuple palestinien, qui risquent tous de subir les conséquences de cette violence, que se manifestent notre attention et notre inquiétude.
L’ONU et la communauté internationale doivent offrir au peuple palestinien la protection qu’il est en droit d’attendre.
La LDH appelle le gouvernement français et l’Europe à intensifier leurs efforts en ce sens et envers la communauté internationale afin qu’elle exprime son refus de cette guerre.
Il est de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour construire une autre alternative et donner naissance à un monde plus juste.
Paris, le 20 mars 2003