Communiqué LDH
Gérald Darmanin a annoncé, ce mercredi 1er février 2023, la dissolution du groupuscule d’extrême droite « Bordeaux nationaliste » qui a organisé ou participé à plusieurs attaques violentes et racistes à Bordeaux et dans les environs.
Cette décision semble révéler la prise de conscience par les pouvoirs publics de l’augmentation des actions violentes menées notamment à Bordeaux par un nombre croissant de groupuscules d’extrême droite, dans un contexte de libération de la parole raciste entretenu par des responsables politiques de tous bords.
Le groupuscule « Bordeaux nationaliste » a exprimé une idéologie raciste dont il s’est fait le relais par des actes de violence.
Sa dissolution ne saurait pour autant constituer une fin en soi pour l’action des pouvoirs publics sur le terrain de la lutte contre le racisme et des violences qui en résultent.
Elle ne doit pas occulter le risque fort de voir ses membres réitérer leurs actions au sein d’autres groupes, lesquels demeurent particulièrement actifs.
La LDH (Ligue des droits de l’Homme) rappelle qu’une dissolution administrative, dont elle s’inquiète de la multiplication, est une décision grave au regard des libertés publiques, devant être strictement contrôlée par le juge.
Elle considère, en conséquence, que les procédures de dissolution ne doivent pas se substituer à des procédures pénales sérieuses engagées avec diligence et basées sur des enquêtes rigoureuses permettant une réponse pénale effective. Il est donc nécessaire que les parquets se saisissent de l’ampleur du phénomène et agissent en conséquence sur l’ensemble du territoire. C’est d’ailleurs pourquoi la LDH a dû déposer plusieurs plaintes contre des groupes d’extrême droite en 2022.
La lutte contre l’extrême droite, si elle nécessite une action déterminée, impose en tout état de cause d’être menée dans le respect de l’ensemble des principes démocratiques.
Paris, le 2 février 2023
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