Dans plusieurs villes françaises, des centaines de Kurdes de Turquie sont en grève de la faim ou occupent des locaux pour faire entendre leurs revendications.
Certains d’entre eux ont été déboutés de leur demande d’asile, conséquence de l’interprétation restrictive de la convention de Genève et de la négation du droit d’asile.
Parce qu’ils sont Kurdes et souvent proches de partis politiques pro-Kurdes modérés, ils ont tout perdu : leur maison, leurs biens, leurs terres. La Turquie, on le voit encore aujourd’hui, manifeste une peur obsessionnelle des revendications kurdes, elle a mené un conflit armé entraînant l’exode de millions d’entre eux vers l’Ouest.
Monsieur Sarkozy a récemment admis que les Kurdes n’étaient pas expulsables. La guerre en Irak rend cette réalité encore plus évidente. Pourtant, samedi, un kurde a été expulsé vers la Turquie et d’autres sont en attente de jugement.
Malgré cela, le ministre de l’Intérieur refuse leurs revendications qui sont pourtant légitimes : pouvoir vivre dignement en France, pouvoir travailler dans la légalité et non pas dans la précarité et le non-droit, portes ouvertes à tous les abus.
Le gouvernement, plutôt que de remédier dans la justice et selon des principes d’humanité aux situations dramatiques de ces personnes, choisit l’attentisme et le silence.
Dans plusieurs villes, et particulièrement à Bordeaux et à Fréjus, les autorités ne se contentent pas de rester passives, elles mènent à l’égard des Kurdes une politique humiliante, violente et déshumanisante.
A Fréjus, le 31 mars, les Kurdes en grève de la faim depuis 20 jours ont été sévèrement touchés par une descente de CRS particulièrement violente. Le même jour à Bordeaux, une centaine de Kurdes était également arrêtée de façon brutale.
Les associations de défense du droit d’asile dénoncent cet acharnement et exigent des préfets concernés et du ministre de l’Intérieur de mettre un terme à la détresse de ces Kurdes.
Les associations demandent aux autorités de garantir aux Kurdes qu’ils ne seront pas expulsés et d’accorder à ces personnes l’asile auquel elles prétendent.
Contact presse: Mélanie Le Verger (France Libertés) : 01 53 25 10 40
Paris, le 4 avril 2003