Épisode 2 « Des voix et des droits », le podcast de la LDH, avec Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la LDH
Dans ce deuxième épisode, la vice-présidente de la LDH, Marie-Christine Vergiat, propose une mise en perspective historique de l’opération Wuambushu à Mayotte. 101e département français depuis 2011, il est aussi le plus pauvre : 80 % de la population mahoraise vit en-dessous du seuil de pauvreté. En 2017, l’Insee constatait que 40 % de l’habitat mahorais était fait de tôle et que 60 % était dépourvu du confort de base (eau courante, toilettes, ou douche).
Au milieu des années 1970, un référendum est organisé sur l’indépendance de l’archipel des Comores. Mayotte est la seule des quatre îles à se prononcer en faveur du maintien dans le giron français. Maintien dénoncé par l’ONU au nom du principe de l’intégrité territoriale et de l’intangibilité des frontières. Au sein de l’archipel, les circulations d’île en île sont en effet nombreuses et historiques. Dès 1986, le « visa Balladur » instaurait une restriction très forte à la circulation des Comores vers Mayotte, qui avait pour but de la limiter drastiquement.
L’opération Wuambushu est articulée autour de trois objectifs qui consacrent le lien fallacieux et xénophobe entre immigration et délinquance : lutte contre l’insalubrité publique, contre la délinquance, et contre l’immigration irrégulière. Gérald Darmanin utilise Wuambushu comme opération de communication pour le lancement de son projet de loin sur l’asile et l’immigration, au mépris des conséquences dramatiques sur les populations concernées. Marie-Christine Vergiat rappelle qu’on ne lutte pas contre l’insalubrité à coups de bulldozer, a fortiori dans un territoire où les investissements publics font défaut, et où les services publics sont à l’agonie.
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