Monsieur Musa Jadev Chohan
Ambassadeur du Pakistan
Ambassade du Pakistan à Paris
Monsieur l’Ambassadeur,
Nous apprenons que dans le cadre du procès fait à plusieurs personnes accusées d’avoir perpétré un attentat à KARACHI contre des coopérants français, plusieurs peines de mort ont été prononcées.
Parce que depuis leur fondation, la FIDH et la Ligue française des droits de l’Homme n’ont jamais cessé de s’opposer à la peine de mort, en France et dans le monde, nous demandons à votre gouvernement qu’en tout état de cause et nonobstant les recours judiciaires éventuels, cette peine ne soit pas appliquée et soit supprimée de la législation du Pakistan.
Quels que soient les faits reprochés, la peine de mort reste toujours une peine injuste et contraire aux droits les plus élémentaires sans même évoquer les nombreux cas où elle a été appliquée à la suite d’une erreur judiciaire.
Dans le cas d’espèce, et dans l’hypothèse où les accusés seraient coupables, les exécuter serait satisfaire à la logique infernale que les actes qui leur sont reprochés impliquent. Répondre à des actes de terrorisme en appliquant la peine de mort, c’est adopter le même chemin que celui suivi par les personnes condamnées : c’est répondre au sang versé par le sang et c’est donc se placer exactement sur le même terrain.
Nous vous demandons, M. l’Ambassadeur, de transmettre à votre gouvernement notre demande pressante que ces personnes ne soient en aucun cas exécutées.
Nous vous prions de croire, M. l’Ambassadeur, à l‘expression de notre meilleure considération.
Sidiki Kaba Président de la FIDH, Michel Tubiana Président de la LDH
Le 3 juillet 2003