La Ligue des droits de l’Homme dénonce la campagne du Vatican intitulée « Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles », publiée jeudi 31 juillet.
Le Vatican, en affirmant que les pratiques homosexuelles sont des « péchés gravement contraires à la chasteté », condamnés comme tels par les écritures, et en proposant d’appréhender certains comme des malades mentaux souffrant d’une « anomalie » dont ils ne seraient pas tous « personnellement responsables », encourage délibérément à la répression des homosexuels.
La LDH tient à rappeler que c’est au nom des mêmes principes que le Vatican, en interdisant le port du préservatif en dehors du mariage, a contribué de façon coupable à la propagation du Sida, notamment en Afrique.
En s’adressant « non seulement aux croyants, mais aussi à tous ceux qui sont engagés dans la promotion et dans la défense du bien commun de la société », pour qu’ils s’opposent à la reconnaissance légale des unions homosexuelles et à l’adoption légale d’enfants par des homosexuel(le)s, le Vatican s’immisce d’une façon intolérable dans les processus démocratiques, au mépris, en France, du principe de la séparation de l’Église et de l’État. Il continue, de plus, à vouloir régenter les consciences.
La Ligue des droits de l’Homme tient à rappeler que des homosexuels sont, constamment, poursuivis, battus, et humiliés par des États qui adoptent des raisonnements similaires à celui du Vatican, au nom d’un ordre moral ou au nom d’une autre religion, tous aussi agressifs et intolérants que la doctrine de l’Église Catholique.
Enfin, le Vatican prétend s’appuyer sur « l’expérience », pour affirmer que « l’absence de la bipolarité sexuelle crée des obstacles à la croissance normale des enfants », et que leur adoption « signifie […] leur faire violence » « en contradiction ouverte avec […] la Convention internationale de l’ONU sur les droits de l’enfant ». La LDH tient à dénoncer ces affirmations scandaleuses, et rappelle d’une part qu’aucune étude scientifique ne va dans ce sens, et surtout que l’intérêt de l’enfant est d’abord de vivre dans un environnement où il est aimé et respecté.
La LDH tient à dénoncer la violence de ces affirmations fondées sur une peur irrationnelle de la propagation des unions homosexuelles et sur le fantasme que l’union homosexuelle remettrait en cause le mariage, la famille et donc la société. Le fait de reconnaître à des citoyens le droit de vivre librement leur sexualité et de leur permettre de protéger juridiquement leur union ou de fonder une famille ne remet nullement en cause la société.
Les homosexuels ne sont ni des malades, ni des irresponsables, ni des mauvais parents : ce sont des citoyens qui doivent être à égalité de droits avec les hétérosexuels, sous peine de créer et de soutenir une discrimination en raison de la préférence sexuelle.
Communiqué, Paris le 1er août 2003
Le texte du Vatican rendu public le 31 juillet 2003 : « Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles »