Le projet de fichier ’ GEVI ’ (Gestion de la violence), permettrait à la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police de Paris, de rapprocher et d’exploiter des informations sur les personnes et les groupements susceptibles d’être impliqués dans des actions violentes de nature à porter atteinte à l’ordre public et aux fonctionnements des institutions.
La Ligue des droits de l’homme considère que la constitution d’un tel fichier de suspects porterait gravement et durablement atteinte aux libertés individuelles ; les définitions particulièrement floues du texte, qui assimile la violence urbaine (par exemple la détérioration d’un abribus) à une atteinte à la sûreté de l’État autorise toutes les dérives, et notamment des discriminations raciales, politiques, philosophiques, religieuses et syndicales.
La Ligue des Droits de l’Homme demande aux autorités concernés de ne prendre aucune disposition qui permettrait la mise en œuvre d’un tel fichier.
Au-delà des outils mis à la disposition des Renseignements généraux, c’est la fonction même d’une police politique dans un pays démocratique qui est en cause.
Paris, le 11 juillet 1997