Communiqué LDH
A la veille des manifestations contre les violences faites aux femmes, une campagne de dénigrement des organisations féministes a été engagée avec des affiches sur lesquelles on lisait trois slogans : « #Metoo, unless you’re a jew ? » (#Metto, sauf si tu es juive ?), « Féminisme, interdit aux juives ? », « #Noustoutes sauf les juives ? ». Ces slogans ont été ensuite portés sur le lieu de rassemblement de la manifestation parisienne du 25 novembre.
Suite à l’exfiltration par la police de ce groupe de manifestants et manifestantes, cette campagne critiquant les organisations féministes à l’initiative des manifestations du 25 novembre contre les violences sexistes et sexuelles a été reprise à une tout autre échelle par l’extrême droite, trouvant écho jusque dans le Parlement.
Une tribune parue dans L’Express, le 28 novembre, dénonce l’exfiltration de la manifestation par la police (et non par les organisatrices) et critique différentes tribunes publiées par des féministes n’ayant aucun rapport avec l’organisation de cette manifestation. En liant cette dénonciation et la critique de certains courants féministes, cette tribune opère un amalgame entre les organisatrices de la manifestation et ces courants féministes qui ne les représentent nullement.
Le mouvement féministe est en effet composé de différents courants : critiquer tel ou tel courant ne devrait en aucun cas consister à faire un procès au féminisme en général et à des mouvements aussi importants que #Metoo qui ont joué un rôle essentiel dans la libération de la parole des femmes. Ni Nous toutes, ni le Collectif national pour le droit des femmes ne sont responsables de la manière dont la guerre entre Israël et le Hamas s’invitent dans des mobilisations qui concernent de manière universelle les droits des femmes et l’égalité de genre. Ni Nous toutes, ni le Collectif national pour le droit des femmes n’ont nié les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes en Israël lors de l’attaque du 7 octobre.
La LDH (Ligue des droits de l’Homme) dénonce avec vigueur toute campagne de dénigrement du féminisme et des féministes. L’instrumentalisation des souffrances des femmes pour attaquer celles qui consacrent leur vie à lutter contre les violences sexistes et sexuelles et pour l’égalité de genre est tout simplement intolérable.
Paris, le 30 novembre 2023
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