Monsieur le Ministre,
Nous souhaitons de nouveau attirer votre attention sur la situation de Me LARIFOU qui fait actuellement l’objet de poursuites judiciaires à l’initiative des autorités comoriennes. Si Me LARIFOU a été mis en liberté, il est astreint à ne pas quitter le territoire des Comores. A notre connaissance les faits qui lui sont reprochés relèvent d’une démarche plus politique que judiciaire.
Nous vous avions déjà alerté sur cette situation et nous vous avions demandé d’intervenir fermement auprès des autorités comoriennes pour permettre à Me LARIFOU de bénéficier d’un traitement conforme aux normes internationales et de ne plus être retenu inutilement. Vous n’ignorez pas que la rétention de Me LARIFOU aux Comores ruine sa vie professionnelle et atteint profondément sa vie personnelle.
Récemment, le 20 décembre 2003, Me LARIFOU aurait finalement obtenu du juge une autorisation de sortie du territoire bénéficiant de l’expiration des délais de procédure. Pourtant, en dépit de son droit, il aurait été arrêté à l’aéroport puis placé en garde à vue.
De plus, nous apprenons que ce dernier aurait été le soir même hospitalisé et se serait vu refuser l’accès à l’Ambassade de France auprès de laquelle il aurait tenté de se faire entendre.
Cette situation nous préoccupe à double titre. D’une part, en raison de l’état de santé de l’intéressé. D’autre part, en raison de l’attitude de la représentation française aux Comores. Si les faits qui nous ont été rapportés sont exacts, il nous paraît surprenant qu’un ressortissant français se voit interdire l’accès à son ambassade et ne puisse réclamer l’aide des autorités françaises.
Nous tenons à vous exprimer notre vive inquiétude face à une situation qui n’a que trop duré et dans laquelle nous ne ressentons pas une volonté des représentants français aux Comores d’apporter l’aide et l’assistance nécessaire à un de leurs ressortissants en but à un arbitraire que nul ne saurait cautionner.
Nous vous demandons une nouvelle fois de bien vouloir intervenir afin que M LARIFOU puisse quitter le territoire des Comores le plus rapidement possible. Nous souhaitons être tenus informés des actions entreprises par vos services en ce sens.
A cette fin, et avant d’entamer toute démarche publique qui pourrait devenir nécessaire, nous vous serions reconnaissant de bien vouloir nous recevoir.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de notre haute considération.
Sidiki Kaba
Président de la FIDH
Michel Tubiana
Président de la LDH
Paris, le 26 décembre 2003