A69 : chronique d’un drame annoncé !

Communiqué commun dont la LDH est signatair en soutien à La Voie est libre (LVEL), engagée contre le projet de l’A69 entre Castres et Toulouse

Alors qu’une association pro-A69, par la voix de son président Guy Bousquet (également patron de la « Jardinerie Tarnaise ») historiquement financée par le groupe Pierre Fabre Group (Avène), et certains élus appellent ouvertement à la violence contre les opposants à cette aberration sociale et environnementale, une quarantaine d’organisations (Oxfam, Union syndicale Solidaires, Greenpeace France, LDH, Notre Affaire à Tous…) unissent leur voix pour dénoncer ces propos irresponsables et demander la suspension du chantier afin de couper court à cette prophétie autoréalisatrice et d’éviter un drame.

Nous partageons interrogations, inquiétudes et indignation devant l’irresponsabilité de défenseurs ou acteurs de ce projet ainsi que de personnes « en responsabilité », élues ou représentantes de l’Etat. Quand des élus ou associations se croient autorisés à déclarer publiquement que « l’appel au calme a atteint des limites », ils s’engagent à couvrir des débordements inadmissibles. Ils banalisent la violence sur des personnes qui habitent un territoire, défendent en conscience leurs milieux de vie, et aspirent à des mondes justes et apaisés où cessent la guerre au vivant sous toutes ses formes. Des dégradations matérielles ne sauraient justifier de telles postures guerrières.
Au-delà des violences policières et des atteintes aux droits humains fondamentaux, déjà dénoncées par le rapporteur de l’ONU, le harcèlement et les violences physiques et verbales à l’encontre des militant-e-s qui occupent des zones protégées pour les défendre, n’ont suscité, pendant des semaines, aucun appel au calme. Le climat de terreur, invoqué par les tenants de l’autoroute, est de leur fait. Il suffit de regarder de quel côté se trouve la force et son usage, public ou privé. Sur le terrain, nous distinguons les responsabilités des décideurs et de l’entreprise NGE-ATOSCA et la situation des salariés qui travaillent sur le chantier.

Si ce projet est désormais entaché par les récentes révélations médiatiques montrant qu’il n’est en rien une décision concertée et démocratique mais le résultat d’un lobbying forcené du groupe Pierre Fabre, si, entre autres atteintes environnementales, un signalement pour des faits susceptibles d’être qualifiés de prise illégale d’intérêt, favoritisme, blanchiment et fraude fiscale a été déposé au Parquet national financier, ce n’est pas en perdant son sang-froid et en traitant les infatigables lanceuses et lanceurs d’alerte de voyous ou de criminels, qu’on répond et qu’on exerce dignement des responsabilités. C’est au contraire en demandant à la justice de faire valoir le droit, au plus vite.
Pour apaiser des tensions exacerbées dont nous redoutons une fatale issue, et en attente des décisions de justice, nous demandons aux autorités qui en détiennent le pouvoir, de suspendre les travaux.

Signataires : UL CGT Castres-Mazamet, UD CGT TARN, FSU – Engagé-es au quotidien, Saint Germain sans bitume, Lauragais Sans Bitume, Puylaurens Sans Bitume, RPI Sans Bitume, Rigoulet Sans Bitume, RPI Collines sans bitume, No Bitume, France Nature Environnement, Confédération paysanne, Extinction Rebellion Toulouse, Extinction Rebellion France, Alternatives et Autogestion, Fab Bitume, La Déroute des Routes, FNE Occitanie Pyrénées, Greenpeace France / Groupe local de Toulouse, La France insoumise, EELV Midi Pyrénées, Europe Écologie-Les Verts, Alternatiba, ANV Action non-violente COP21, Youth for Climate France, Les Amis de la Terre France, Le Bocage Autrement, Attac France, Chretiens Unis pour la terre, Association nature et vie sur les coteaux, Collectif stop enrobé 81, NPA Haute Garonne, LDH (Ligue des droits de l’Homme)

Paris, le 26 avril 2024

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