Communiqué LDH
Rhita Bennani, veuve de Mehdi Ben Barka, s’est éteinte à Paris le 26 juin 2024. Toute sa vie, elle a lutté pour rechercher la vérité sur la disparition de son mari, leader tiers-mondiste et opposant politique marocain, enlevé en plein Paris, le 29 octobre 1965, par les services marocains avec la complicité de policiers français.
Aussitôt, elle a écrit au président de la République, le général de Gaulle, qui devait recevoir Mehdi Ben Barka durant son séjour à Paris, et il lui a d’abord promis qu’il établirait la vérité sur ce crime, puis, lors de sa conférence de presse du 21 février 1966, n’a plus parlé que de responsabilités françaises « subalternes ».
La LDH (Ligue des droits de l’Homme) salue le courage de Rhita Bennani, sa détermination et la dignité de son combat que la LDH a soutenu et partagé. Depuis bientôt soixante ans, dix juges d’instruction ont été nommés successivement par la justice française et leurs efforts se sont heurtés au refus des autorités des deux Etats, marocain et français, de les laisser procéder aux auditions et accéder aux documents nécessaires.
Il serait temps que la France désigne clairement les assassins et commanditaires marocains de l’enlèvement et de l’assassinat de Mehdi Ben Barka, ainsi que leurs complices français, dont le ministre de l’Intérieur d’alors, Roger Frey, et le préfet de police de Paris, Maurice Papon.
Paris, le 2 juillet 2024
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