Les enfants doivent être protégés

Mobilisation nationale à l’initiative du collectif des 400 000, dont la LDH est membre, le 25 septembre 2024 à 13h, aux Invalides,  à Paris

En 2023, plus de 3 000 enfants vivent à la rue

En 2024, 130 000 enfants subiront des violences sexuelles

Fin 2023, 3 350 enfants sont sur liste d’attente de leur mesure de placement

En 2023, 8 000 jeunes, anciens enfants placés sont sans domicile fixe

En 2023, 10 000 jeunes sont abandonnés à leur sort à leur majorité, malgré la loi

En 2024, combien de milliers d’enfants sont en danger dans leur famille sans que nous le sachions ?

La Convention internationale des droits de l’enfant stipule que l’Etat s’engage à « assurer à l’enfant la protection et les soins nécessaires à son bienêtre ». Négligences, délaissements, maltraitances, violences, décès : plus de 400 000 enfants doivent être protégés par les pouvoirs publics, inconditionnellement, et de manière équitable dans tous les départements.

Nombre d’entre eux ne sont pas accompagnés correctement.
Nombre d’entre eux ne sont pas protégés suffisamment longtemps.
Nombre d’entre eux ne sont pas considérés comme des personnes dont les droits comptent tout autant que pour chacun d’entre nous. Certains voient leurs droits bafoués du fait de leur origine.
Nombre d’entre eux n’ont pas un toit au-dessus de leur tête.
Nombre d’entre eux ne peuvent pas s’endormir en sécurité.

Malgré des milliers d’associations engagées sur l’ensemble du territoire, la protection de l’enfance est, en France, en train de sombrer.

  • Le service public de la justice est saturé, malgré l’investissement des juges des enfants et des autres professionnels de la justice. Les décisions de justice visant à assurer la sécurité des enfants ne sont pas exécutées avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Chaque jour, des enfants reconnus victimes s’accumulent sur liste d’attente, sans être sortis du danger.

  • Les associations sont exsangues financièrement et manquent de professionnels : elles protègent de leur mieux les enfants avec des bouts de ficelle, victimes d’économies de bouts de chandelle

  • Les travailleurs sociaux sont en surrégime : engagés pour donner aux enfants les mêmes chances qu’aux autres, certains d’entre eux subissent des conditions de travail qui les empêchent d’être bientraitants auprès des enfants qu’ils accompagnent. Leur travail est ignoré par la société alors qu’il participe à la solidarité nationale.

120 ans après la création de l’Aide sociale à l’enfance dans une des plus grandes démocraties du monde, de nombreux enfants demeurent victimes des défaillances d’un système conçu pour les protéger. Bâti sur des principes nobles et des droits universels, l’édifice s’est effrité au fil des années, faute de volonté des politiques et de l’Etat.

Le 25 septembre 2024, à Paris, aux Invalides, je me mobilise pour une protection de l’enfance digne, pour les droits des enfants, parce que je ne me résigne pas !

Les 400 000 est un collectif regroupant des associations (dont la LDH), institutions, fédérations et acteurs de la société civile engagés dans la protection de l’enfance. Unis par la conviction que chacun mérite une enfance respectueuse de ses droits et de ses besoins, les membres du collectif appellent les pouvoirs publics à prendre des mesures concrètes et urgentes pour assurer une protection digne et équitable pour tous les enfants. Toute structure et toute personne partageant ces valeurs est invitée à se joindre au collectif et à se mobiliser le 25 septembre prochain.
Voir la liste des membres du collectifs des 400 000.
Appel à mobilisation du collectif des 400 000 en pdf
Une mobilisation historique : près de 3 000 participants unis pour la protection de l’enfance
Communiqué du Collectif es 400 000, dont la LDH est membre
Le 25 septembre, une mobilisation d’une ampleur inédite s’est tenue à Paris, à l’appel du collectif Les 400 000. Près de 3 000 participants, venus de toutes les régions de France, ont bravé des conditions météorologiques difficiles pour défiler de la place Vauban au Panthéon. Leur objectif : dénoncer un système de la protection de l’enfance en crise. Le message porté par cette foule est sans équivoque : la protection de l’enfance doit devenir une priorité nationale, alors même que le nouveau gouvernement n’a toujours pas nommé de ministre dédié à cette cause essentielle.
Le cortège s’est élancé depuis la place Vauban, où les représentants de 70 organisations partenaires ainsi qu’une dizaine de parlementaires, dont les leaders nationaux de deux partis politiques, ont manifesté leur soutien aux professionnels du secteur et aux jeunes concernés. Tout au long du parcours, des slogans puissants ont résonné, traduisant l’urgence et la gravité de la situation. Les témoignages bouleversants des travailleurs sociaux, des juges, ainsi que des jeunes anciens bénéficiaires de l’Aide Sociale à l’Enfance ont également rythmé la marche, révélant les réalités souvent invisibles d’un système en détresse. Ces voix ont souligné le manque criant de moyens et l’épuisement des acteurs de terrain.
Le collectif Les 400 000 a rappelé ses revendications : mettre fin aux listes d’attente des enfants en danger, réinvestir dans le soutien aux familles en difficulté, reconnaître et remédier au déclassement des travailleurs sociaux, et assurer un véritable accompagnement aux jeunes majeurs sortant de l’aide sociale à l’enfance.
Le succès de cette mobilisation marque un tournant décisif dans la lutte pour une protection de l’enfance juste et efficace. Le collectif Les 400 000 ne compte pas s’arrêter là. Déterminé à obtenir des changements concrets, il poursuit son combat pour garantir à chaque enfant un accompagnement respectueux de ses droits fondamentaux. L’espoir est désormais d’obtenir une réponse de l’État qui soit rapide, durable et à la hauteur des défis actuels, pour que la protection de l’enfance devienne enfin une priorité nationale !
Paris, le 26 septembre 2024
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