Le Comité International Olympique a pris aujourd’hui la décision d’octroyer l’organisation des Jeux Olympiques de 2008 à Pékin. Par cette décision contraire à sa propre charte, le CIO apporte une caution indéniable à un régime coupable de violations flagrantes des droits de l’Homme – caution dont il ne manquera pas de faire usage.
La FIDH considère que choisir Pékin comme ville olympique, en l’absence d’une quelconque prise en compte de la situation des droits de l’Homme dans ce pays – et en tout état de cause sans aucune garantie du gouvernement chinois en ce domaine – est une décision contraire aux principes fondamentaux et au but même de l’Olympisme : « mettre partout le sport au service du développement harmonieux de l’homme, en vue d’encourager l’établissement d’une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine » (Principe fondamental n°3 de la charte olympique).
La FIDH rappelle en outre que « l’esprit d’humanisme, de fraternité et de respect de la personne humaine qui inspire l’idéal Olympique, commande que les Gouvernements des pays où doivent être organisés les Jeux Olympiques s’engagent à ce que leurs pays respectent scrupuleusement les principes fondamentaux de la Charte Olympique » (§ V.1 du Code d’éthique du CIO). Le serment prêté par les membres du CIO les engage formellement à garantir le respect de ces principes fondamentaux (selon la règle 20 § 1.3 de la Charte olympique).
Dans une lettre ouverte aux membres du Comité International Olympique (CIO) le 4 Juillet, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) avait rappelé leur obligation d’obtenir des engagements sérieux de la part des autorités chinoises en matière de droits de l’Homme et d’instaurer un mécanisme d’évaluation de la mise en œuvre de ceux-ci.
La FIDH estime que la décision prise aujourd’hui appelle l’intervention de la Commission d’éthique du CIO. Celle-ci doit enquêter sur les conditions ayant présidé à cette décision ; elle doit préconiser les sanctions qu’impliquerait une violation confirmée de la Charte olympique et du Code d’éthique du CIO. Les Jeux Olympiques pour être un événement sportif n’en engagent pas moins les relations internationales et les gouvernements. A ce titre, ils ne sauraient être exonérés des normes et valeurs universelles qui fondent la communauté internationale : les droits de l’Homme universellement reconnus.
Paris, le 13 juillet 2001
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