Ecoutes illégales, politique du secret, asymétrie de décisions, procédures invasives, mépris de ses propres alliés… Les (grandes) oreilles de tous les dirigeants de gouvernement, comme d’officines de renseignement, ont dû siffler en ce début d’été. « Et je te dis que ça ne se fait pas entre amis, et on va voir ce qu’on va voir ! » Et pourtant, au bout du compte, on apprend que la DCRI en France fait la même chose sur son propre territoire, on voit que la France a empêché l’avion du Président Morales de survoler l’espace, qu’il n’est pas question d’accorder un quelconque droit à Snowden. Et, enfin, que les négociations entre les Etats-Unis et l’Union européenne sur le libre échange commenceront à la date prévue. On a envie de dire : tout ça pour ca ! La LDH défend l’idée que le rapport entre les libertés individuelles et les techniques d’information et de communication n’est pas technique mais politique, car c’est elle qui commande au fusil et pas l’inverse. C’est pour cela qu’elle défend la création d’un habeas corpus numérique et s’astreint à défendre la nécessité de protéger les données personnelles. Par exemple, en refusant de transmettre les coordonnées des passagers, ou en refusant l’interconnexion des fichiers, ou encore en demandant dans notre propre pays la suppression du fichier Stic (Système de traitement des infractions constatées) ou la limitation du Fnaeg (Fichier national automatisé des empreintes génétiques) à sa destination première.
Et, disons-le que ce combat est ancien et que, constamment, nous avons attiré l’attention des personnes sur les dangers d’oublier les principes de base de la défense des libertés. La LDH est aussi intervenu auprès des pouvoirs publics et des autorités indépendantes telles la Cnil ou la CNCDH pour dire qu’à des principes doivent correspondre des normes et des politiques publiques.