L’existence de services publics efficaces, pérennes et accessibles à tous est une garantie fondamentale des droits de l’Homme et du citoyen. Le principe même du service public fait prévaloir l’intérêt général sur les intérêts particuliers. L’égalité d’accès et de traitement fait des services publics un instrument irremplaçable de lutte contre la précarisation et la diffusion des inégalités qui menacent de plus en plus le vivre ensemble.
Une revue des services publics visant à les rendre plus efficaces, plus démocratiques et plus également accessibles, serait une démarche très positive. Mais la RGPP vise à réduire drastiquement l’intervention publique économique, sociale, éducative et culturelle, et à aligner la gestion publique sur le management privé. Elle compromet l’efficacité de l’action publique en sacrifiant le long terme au court terme, l’investissement durable à l’électoralisme fiscal et la paix sociale aux appétits concurrentiels. Au total, la version actuelle de la RGPP est porteuse d’une régression profonde des droits fondamentaux, mettant en péril pour longtemps la cohésion sociale.
La LDH, qui soutient la manifestation de ce jeudi 15 mai 2008, appelle à un grand débat public, associant les usagers, les collectivités publiques et leurs agents, pour une démocratisation des services publics dans leur gestion, dans leur évaluation et dans leur contrôle, et pour une réforme fiscale porteuse d’égalité et de « sécurisation » des missions de service public et de solidarité sociale. Afin de faire progresser l’égalité démocratique et la construction d’un véritable « développement durable ».
Paris, le 15 mai 2008.