Journée d’étude et de réunion de la CGT, FSU, Solidaires contre l’extrême droite
Le 29 janvier dernier, la FSU, la CGT, Solidaires, l’Unef, l’UNL et la FIDL ont lancé une campagne commune pour combattre les idées d’extrême droite. Tout au long de la journée, plus de six cents militants ont participé à plusieurs ateliers autour de diverses thématiques liées à cette question. Films et témoignages ont également ponctué cette initiative qui s’est achevée par un meeting commun, au cours duquel un « Appel national pour faire face à l’extrême droite » a été lancé. La LDH était présente à travers une vidéo qui a permis à Pierre Tartakowsky, président de la LDH, de s’exprimer. Nous avons aussi pu présenter notre matériel de campagne. A un moment où l’école est particulièrement attaquée par différents mouvements réactionnaires, nous avons rencontré, Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU.
Quel est le sens de cet appel ?
La FSU a été à l’origine de cette journée à laquelle nous travaillons depuis mai 2012. Aujourd’hui, cet appel répond à un double objectif.
Notre volonté est d’abord de l’utiliser pour aller à la rencontre des salariés, leur dire que le mouvement syndical peut leur offrir un cadre pour face aux offensives de l’extrême droite. Nous sentons bien que nos militants ont parfois du mal à contrer certaines idées qui se sont banalisées au sein de l’opinion publique, comme en témoigne le récent sondage du Cevipof. Sans qu’il y ait forcément adhésion à l’ensemble des thèses défendues par le FN, le discours de la droite et de l’extrême droite a marqué des points parmi les salariés et cela sur différents sujets : sur la place des étrangers, sur la question de l’articulation prévention-répression, sur les modèles familiaux… Il est grand temps de dire « stop ».
Nous voulons aussi nous adresser à l’ensemble des forces syndicales pour créer un large front. Nous y sommes parvenus, en mars 2011, avec l’appel « La préférence nationale n’est pas compatible avec le syndicalisme ». Nous avons aujourd’hui un certain nombre de divergences quant à la politique menée par ce gouvernement, nous le savons, mais sur la question de l’extrême droite, il me semble que nos préoccupations sont communes et que nous devrions donc retrouver l’unité de 2011.
En dehors de cette perspective d’élargissement, quelles suites aura cet appel ?
Nous allons continuer à agir ensemble et prendre des initiatives localement. L’ensemble des organisations engagées le 29 janvier se revoit la semaine prochaine et chaque organisation travaille, en fonction de ses champs propres d’intervention, à un matériel qui lui soit propre. Dans un deuxième temps, nous verrons comment mettre ces outils en partage. Nous voulons initier une montée en puissance rapide de ce mouvement sinon l’incontestable réussite du 29 janvier restera dans le domaine de l’affichage.
Avec ces journées de retrait de l’école et l’affirmation que l’école s’apprêtait à enseigner « la théorie » du genre, l’école vient de subir une offensive brutale. Quelle analyse peut-on faire de ce mouvement ?
Il nous a d’abord surpris, au point que dans un premier temps nous nous sommes même demandé s’il fallait réagir. Après, il y a eu le lâcher de souris dans les locaux du SNUIPP, les graffitis insultants sur le siège de différentes sections départementales de la FSU…
Ce qui est certain, c’est que le succès de ce mouvement de retrait de l’école, aussi limité qu’il soit, interroge fortement sur les rapports entre l’école et les parents. C’est le signe d’une incroyable défiance vis-à-vis de l’école, et les enseignants, dans leur ensemble, doivent se demander comment ils vont pouvoir retisser du lien avec les parents.
Par ailleurs, ce mouvement a remis en lumière une conception absolument régressive du rôle de l’école, avec l’idée que tout ce qui relève de l’éducatif serait le domaine exclusif des parents.
Prétendre que l’école devrait se limiter à transmettre exclusivement des savoirs, c’est nous faire revenir des dizaines d’années en arrière ! Nous ne pouvons pas laisser passer cela.
Propos recueillis par Françoise Dumont, vice-présidente de la LDH