Combien faudra-t-il de morts, enfants ou adultes, hommes, femmes pour que l’administration pénitentiaire fasse le nécessaire afin que cessent ces décès tragiques de détenus captifs dans leurs cellules enfumées ou en feu !
Les deux mineurs de 17 ans de la prison Saint Paul de Lyon ne cherchaient pas à attenter à leur vie, l’un deux était en détention provisoire depuis 5 jours, l’autre devait sortir cet été : confrontés à des impasses de parole et d’écoute, ils ont manifesté par un geste de dernière extrémité (mettant le feu à leurs matelas) leur appel et leurs difficultés.
La LDH connaît la situation de surpeuplement de cette maison d’arrêt, le peu d’égard que certaines directions d’établissement manifestent devant l’appel de détenus en difficultés avec leur détention. Elle demande aujourd’hui à l’administration d’expliquer, d’une part, pourquoi ces émanations toxiques ont pu tuer en si peu de temps, et d’autre part, pourquoi l’intervention des personnels a tardé au point de laisser des personnes étouffer dans 8 m2 ?
La LDH rappelle son opposition à l’incarcération des mineurs en France et dénonce l’insuffisance de moyens humains (encadrement psychologique, social et familial entre autres) et matériels (en terme de sécurité) qui sont confiés à l’administration pénitentiaire par le législateur.
Paris, le 30 avril 2002