Nos associations expriment leur indignation devant le silence de la communauté internationale tout entière au sujet de la répression d’une voie démocratique au Tchad.
Les élections présidentielles ont été entachées d’irrégularités grossières selon tous les observateurs crédibles.
Aujourd’hui, les 6 candidats de l’opposition au Président sortant Idriss Déby ont été arrêtés. Cinq d’entre eux seraient détenus à l’école de police de N’Djaména, le dernier, Ngarléjy Yorongar, a été amené seul dans un quartier du Nord de la capitale. Nous venons d’apprendre que les directeurs de campagne de ces derniers ont également été arrêtés par la Garde Républicaine.
D’autres arrestations ont été effectuées dans les milieux de l’opposition et de l’Union Syndicale Tchadienne qui contestent le résultat du scrutin.
Nous demandons à la France, à l’Union Européenne, aux Institutions financières internationales, à toute la communauté internationale de prendre position face à ce déni du droit des peuples à choisir leurs représentants. Nous leur rappelons que la promotion du respect des principes démocratiques doit nécessairement s’accompagner d’un soutien aux forces qui souhaitent les appliquer, et d’une condamnation ferme du non respect de ces principes.
Nous demandons à la France d’initier, via l’Union européenne, une recommandation de gel de toutes les opérations liées au projet d’oléoduc Tchad-Cameroun jusqu’à ce que soient réunies les conditions dans lesquelles ce projet pourrait bénéficier au peuple tchadien.
Premiers signataires :
Agir ici, les Amis de la Terre, Cimade, FIDH, LDH, Survie
Paris, le 30 mai 2001