Médecins du Monde et la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme ont effectué conjointement du 30 juin au 10 juillet 2003 une mission d’évaluation en Roumanie afin d’étudier la situation et les conditions de vie des Roms en retour volontaire ou contraint en provenance de France. Leur rapport d’enquête sera présenté lors d’une conférence de presse le lundi 22 septembre à 10h au siège de Médecins du Monde.
Depuis fin 2001, les arrestations collectives et les expulsions de Roumains, en majorité Roms, se sont multipliées. Un accord prévoyant leur retour a été signé entre les autorités françaises et roumaines en août 2002, suivi par une opération d’information sur les dispositifs d’aide au retour gérés par l’OMI (Office Français des Migrations Internationales), parmi lesquelles une allocation de 153 euros, la prise en charge du billet de retour et la promesse d’une aide à la réinsertion.
De plus ont eu lieu des expulsions de Roms en situation régulière, au motif de ressources insuffisantes, créant ainsi un nouveau délit de la pauvreté.
La mission d’enquête, composée d’un médecin et d’un juriste, a rencontré outre les représentants de différentes institutions, 21 Roms et leur famille proche. Elle s’est informée des mesures concrètes d’accueil organisées par les pouvoirs nationaux et locaux et a étudié les conditions d’intégration sanitaires et sociales de ces familles : conditions du retour, travail et ressources, habitat, accès aux soins, scolarisation, discriminations et stigmatisations.
Sa conclusion est que le dispositif de renvoi est une duperie : vis à vis des Roms d’abord, qui n’ont bénéficié d’aucun accueil et prise en charge sociale, et ont au contraire été sanctionnés par le retrait de leur passeport ; vis à vis de l’opinion publique française ensuite, à laquelle on a fait croire que les Roms vivent mieux en Roumanie.
La mission dénonce la responsabilité du gouvernement français dont la politique médiatique d’expulsions des lieux de vie et du territoire accentue les stigmatisations en France et en Roumanie. Le renvoi des personnes malades qui ne pourront être correctement soignées en raison des dysfonctionnements du système de santé roumain équivaut à une mise en danger de la vie d’autrui.
Le rapport d’enquête, assorti de plusieurs recommandations pour les deux pays, et illustré par une exposition photo seront présentés lors
d’une conférence de presse Le lundi 22 septembre à 10h00
Au siège de Médecins du Monde
62 rue Marcadet Paris 18ème
Paris, le 17 septembre 2003
Contacts Presse :
– MDM – Annabelle Quenet / Laure Weisgerber
– FIDH – Gaël Grilhot
Rapport d’enquête de la FIDH et de Médecins du Monde.
Vous pouvez retrouver le dossier de presse qui a été remis lors de la conférence de presse du 13 mai 2003 par la LDH.
Vous pouvez également le télécharger en cliquant sur le liens à droite.