La Coordination des Collectifs marée noire du littoral atlantique vient d’apprendre la prochaine mise en examen du groupe Total-Fina-Elf et de ses dirigeants. Elle se félicite qu’enfin le principal responsable du désastre de l’Erika doive rendre des comptes à la justice. C’est notamment ce que les citoyens et citoyennes, les organisations rassemblées au sein des différents collectifs, n’ont cessé d’exprimer depuis le naufrage et particulièrement lors de la manifestation « Nantes, noire de monde », le 5 février 2000, qui avait rassemblé 40 000 personnes.
Mais nous constatons que les conditions actuelles du transport maritime mondial sont toujours les mêmes, celle de la logique libérale du « toujours moins cher » qui conduit les acteurs du transport maritime, vu l’insuffisance des lois et de leur application, à abuser davantage des paradis fiscaux et des pavillons de complaisance, des contrôles techniques complaisants, de navires mal entretenus et des marins toujours plus exploités.
Nous rappelons à nouveau aux dirigeants politiques français et européens que, malgré certaines avancées, seule une loi « pollueur-payeur » instaurant toute la responsabilité pénale et financière aux donneurs d’ordre (armateurs, compagnies pétrolières et propriétaires des cargaisons) permettrait une véritable prévention dans le respect des droits humains et de l’environnement.
Nantes, le 16 octobre 2001