Communiqué AEDH
L’Association pour la défense des droits de l’Homme (AEDH) condamne fermement les propos tenus par certains membres du Parlement européen lors du débat en séance plénière sur la situation des Roms, tenu ce mercredi 9 octobre 2013 au Parlement européen.
La lutte contre la discrimination subie par les Roms en Europe reste une des priorités de l’AEDH. C’est à ce titre que nous estimons que certains élus Européens ont tenu des propos inacceptables lors du débat en séance plénière du Parlement européen le 9 octobre 2013 après les déclarations du Conseil et de la Commission.
Insinuer l’existence d’un lien direct entre la présence de Roms sur le territoire d’un Etat membre et l’augmentation de la délinquance sur ce même territoire est indigne, stigmatisant et discriminatoire. L’AEDH estime qu’une telle fausse image des Roms véhiculée par des membres du Parlement européen est inadmissible et ne fait que contribuer à accroître les discriminations dont est victime cette minorité. En effet, l’exacerbation du racisme par certains partis politiques conduit inévitablement à de fortes tensions entre les populations Roms et non-Roms dans toute l’Union européenne, et augmente le « racisme ordinaire » au sein de la population. Les membres du Parlement européen prônant ces discours discriminants ne devraient pas être dignes de siéger dans une assemblée censée représenter les citoyens de l’Union européenne. La Commissaire Viviane Redding a d’ailleurs souligné qu’elle avait « honte d’être présente […] dans cette hémicycle et d’entendre ces paroles » mais s’est également dit « soulagée » que la majorité des personnes présentes ne soient pas du même avis.
L’AEDH voudrait rappeler que l’Union européenne, à travers ses élus, devrait pouvoir donner toute sa place, considération et moyens à sa plus grande minorité, le peuple Roms. Plutôt que de prôner la discrimination, nous souhaitons que les candidats aux prochaines élections parlementaires aient une volonté politique claire et forte de lutter pour une meilleure insertion de cette minorité qui reste marginalisée en Europe.
L’AEDH soutient les demandes de fermeté adressée à la Commission européenne pour que les droits de cette minorité soient enfin respectés. A cette fin, l’AEDH souhaite que des procédures en infraction soient engagées contre les Etats membres concernés pour une ou plusieurs violations de la directive anti-discrimination et de la directive sur le droit à la libre circulation.
Bruxelles, le 13 octobre 2013