Communiqué de l’Observatoire
pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme
Programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), qui accompagne, suit, et protège tout au long de l’année les défenseurs, l’Observatoire publie aujourd’hui son Rapport annuel 2009. Ce rapport est consacré à une année entière de combat pour les droits de l’Homme à travers le monde.
Qui évoque la démocratie et l’Etat de droit dans nos sociétés contemporaines fait immédiatement référence au droit des peuples de choisir librement, par le vote, leurs dirigeants. Un droit explicitement garanti par la Déclaration universelle des droits de l’Homme et qui suppose, pour sa réalisation, la conjugaison de différents éléments – respect des libertés d’association et d’expression, transparence, liberté d’information, liberté de réunion – sans lesquels aucun scrutin ne saurait être reconnu comme libre et équitable. Mais si de nombreuses élections ont effectivement eu lieu à travers le monde en 2009, beaucoup de ces scrutins n’ont pas répondu à ces exigences. Dressant un état des lieux précis de la situation des défenseurs des droits de l’Homme dans le monde en 2009, le rapport annuel de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, dénonce la répression qui s’est encore durcie à l’encontre des défenseurs sur tous les continents, à l’approche d’échéances électorales. Plus généralement, ce rapport illustre avec force la difficulté et le danger de promouvoir le débat d’idées, le pluralisme et l’idéal démocratique.
Musellement de l’opposition, asservissement des médias, modifications constitutionnelles destinées à maintenir certains chefs d’Etats au pouvoir : lors des scrutins qui ont jalonné l’année 2009 force est de constater que bien peu de dirigeants en place ont accepté de jouer le jeu du pluralisme. « Dans ce contexte, les défenseurs des droits de l’Homme qui tentent au quotidien de faire en sorte que les droits et libertés fondamentaux soient garantis, ont été soumis à une pression importante quand ils n’ont pas payé de leur vie leur engagement». a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. « Le rôle qu’ils ont joué dans les processus électoraux a encore accentué une répression dont ils faisaient déjà l’objet auparavant »,a-t-elle ajouté.
« Ce rapport annuel démontre aussi que, même au sein des démocraties les plus accomplies – ou qui s’affirment comme telles – la vigilance doit rester de mise, et la défense des droits fondamentaux peut toujours être remise en cause pour les besoins de l’efficacité de politiques contestables, ou d’un plus grand contrôle des corps sociaux. Il montre en tout état de cause combien les défenseurs, où que ce soit, jouent un rôle primordial de rempart contre l’arbitraire et les abus, et demeurent plus que jamais la clef de voûte de l’Etat de droit », conclut Eric Sottas, Secrétaire général de l’OMCT.