En solidarité avec les étudiants en grève de la faim en Tunisie
Pour le Droit aux études
Le mercredi 7 avril 2004 à 18 heures
Devant l’ambassade de la Tunisie
Métro saint François Xavier.
Suite au refus de la Préfecture de police de Paris d’autoriser le rassemblement, il a été décidé de le reporté au mercredi 7 avril 2004 à 18 heures.
Les associations signataires expriment leur solidarité avec les étudiants, interdits des études à l’université tunisienne, en grève de la faim pour défendre leur droit aux études. Elles exigent:
– l’inscription immédiate et sans conditions de Ziad Kacem, Anis Ben Fraj, Atef Ben Salem, Mohamed Nizar Othmani, Kamel Amroussia, Abdellatif Makki et Jalel Ayed, tous arbitrairement privés de leur droit aux études.
– La réintégration dans leur université de tous les étudiants tunisiens renvoyés à causes de leurs activités syndicales et politiques.
– Le respect des libertés fondamentales au sein de l’espace universitaire en Tunisie.
Elles appellent l’opinion publique, les organisations démocratiques, les associations de défense des droits de l’Homme, les personnalités et les universitaires à se mobiliser afin de sauver la vie des grévistes de la faim et leur permettre la réintégration aux études.
Ziad Kacem observe depuis le 26 février 2004 une grève de la faim pour exiger son inscription à la faculté des Lettres de Sousse, cet étudiant syndicaliste a été renvoyé arbitrairement de la faculté des Lettres le 28 juin 2003 à cause de ses activités au sein de l’union générale des étudiants de Tunisie (UGET). L’état de santé de Ziad Kacem s’est détérioré nécessitant à plusieurs reprises une intervention médicale d’urgence.
Depuis le 8 mars 2004, les militants de l’UGET : Anis Ben Fraj, Atef Ben Salem, Mohamed Nizar Othmani et Kamel Amroussia l’ont rejoint dans son action pour exiger à leur tour le droit aux études dont ils sont arbitrairement privés pour avoir exigé l’inscription de leur camarade Ziad Kacem. Il faut rappeler que Anis Ben Fraj vient juste de s’inscrire à la faculté des Lettres de Sousse au prix d’une grève de la faim du 5 au 17 février dernier suite à son exclusion de la faculté des Lettres de Sfax.
Atef Ben Salem, Mohamed Nizar Othmani et Kamel Amroussia viennent d’être renvoyés de la faculté de Droit et des sciences économiques et politiques de Sousse pendant deux ans pour les deux premiers et définitivement pour Kamel Amroussia. Ce dernier a déjà observé une grève de la faim au début de l’année universitaire pour arracher son inscription !!
D’autre part, les anciens détenus politiques Abdellatif Makki, ex-secrétaire général de l’union générale tunisienne des étudiants (UGTE) interdite depuis le début des années 90, et Jalel Ayed continuent d’observer une grève de la faim depuis le 7 février 2004 pour protester contre le refus opposé par la faculté de médecine de Tunis à leur demande d’inscription. Abdellatif Makki et Jalel Ayed ont purgé respectivement des peines de prison de dix et huit ans, rappelons qu’au moment de leur arrestation en 1991 tous les deux étaient internes aux hôpitaux de Tunis.
A l’image du climat politique général dans le pays, caractérisé par l’absence totale des libertés et le non respect des droits fondamentaux, le pouvoir tunisien cherche à tenir d’une main de fer l’université tunisienne en y interdisant l’exercice des activités syndicales, culturelles et politiques et en privant des étudiants d’un droit fondamental garanti par les différents pactes et conventions internationaux, celui d’accéder à l’enseignement.
Les premières associations signataires: Union Générale de Etudiants de Tunisie – Association des Marocains en France – Association des Travailleurs Maghrébins en France – Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives – Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie.
Paris, le 05 avril 2004