Communiqué de la LDH
Yazid Sabeg a remis au président de la République ses propositions sur la « diversité ». Sans encore de définition précise de cette priorité affichée et des populations concernées, il conviendra d’apprécier les suites qui seront données par le gouvernement.
Face à ces nouvelles intentions tous azimuts, la LDH renouvelle son opposition à une politique fondée sur un critère « ethnique », sur des quotas d’origine réelle ou supposée, et donc à tout recensement ou fichiers ethno-raciaux. Cependant, les discriminations constatées sur de tels motifs imposent une large mobilisation tant en répression qu’en prévention.
Elle rappelle ainsi la faiblesse des moyens accordés à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie avec ses conséquences en termes de discriminations, et la diminution drastique des subventions publiques de l’Etat aux associations impliquées sur ces sujets.
En matière scolaire, l’ouverture des filières d’élite ne compensera pas les effets de la suppression des dispositifs de soutien aux enfants en difficulté (Rased) ou les trop faibles moyens en Zep.
L’obligation d’évaluation des actions engagées par les entreprises s’inscrirait dans un contexte où le budget alloué à la Halde demeure très inférieur à celui de ses homologues européens, empêchant notamment un travail d’investigation et de contrôle comme une action efficace sur tous les territoires auprès des victimes.
Parallèlement, lorsque la justice accepte de poursuivre, les sanctions civiles et pénales des auteurs de discriminations restent rares et les amendes trop symboliques pour une action préventive.
Enfin, la diversité est incompatible avec la promotion ambiguë de l’identité nationale, la stigmatisation constante de l’immigration comme des « jeunes des cités ». Elle ne saurait suppléer les mesures tant attendues du gouvernement pour agir contre les injustices sociales et la précarité croissante de toute la population, seuls gages de l’égalité réelle.
Le 8 mai 2009