Les idées d’intolérance, de racisme et de xénophobie sont présentes au second tour de l’élection présidentielle : c’est insupportable. Jean-Marie Le Pen prétend représenter les « petits » et les « sans grades ». « Socialement à gauche » Jean-Marie Le Pen ? Il ne représente que le vieux mensonge d’une extrême droite qui conjugue l’injustice sociale et le rejet de l’autre. L’appel à la haine, l’épuration de la magistrature, mais aussi le démantèlement de la sécurité sociale, des impôts directs, du droit du travail : derrière « les Français d’abord », c’est aujourd’hui comme hier, « les privilégiés d’abord » que Jean-Marie Le Pen dissimule. Nous savons quelles souffrances et quel arbitraire entraînerait la venue au pouvoir de l’extrême droite ou même simplement un score important le 5 mai 2002.
Nous n’ignorons pas les responsabilités de ceux qui ont mené campagne en cultivant la peur. Nous connaissons le poids des espoirs déçus. Demain, nous serons particulièrement vigilants pour que ceux qui seront au pouvoir ne profitent pas de cette situation, restreignent la démocratie, accentuent l’injustice et la précarité sociale, refoulent les étrangers ou livrent, au prétexte fallacieux de la sécurité, les plus fragiles d’entre nous à une répression aveugle. Nous continuerons à nous battre pour faire respecter les libertés et l’égalité des droits.
Mais, aujourd’hui, nous refusons que les idées de mort de Jean-Marie Le Pen poursuivent leur chemin dans les esprits et pourrissent jusqu’aux fondements de la République. Parce que nous refusons la politique du pire, nous devons tout faire pour que Jean-Marie Le Pen soit battu et très largement battu. Chaque voix qui fera défaut à son adversaire le 5 mai 2002 sera un coup porté à la démocratie.
La LDH appelle tous les citoyens à faire du second tour de l’élection présidentielle, non le triomphe de Jacques Chirac, mais un référendum contre Jean-Marie Le Pen, pour les droits de l’Homme et les valeurs de la démocratie.
Paris, le 23 avril 2002