Communiqué de la fédération du Nord de la LDH
Après le fait divers violent de Saint-Aignan, la question des Roms et Gens du Voyage devient pour la majorité au pouvoir un problème national et l’Elysée parle…Que ne l’a-t-on fait il y a un an, il y a dix ans quand les associations Roms et les associations de droits de l’Homme réclamaient des mesures positives d’accueil par des aires de stationnement, des villages d’insertion, par la mise à disposition de logements, par un meilleur accès à l’école, par des mesures sociales fortes et tout simplement par l’application drastique de la loi Besson sur les aires pour les gens du voyage ?
A cette époque, le discours officiel était: «pas de politique d’accueil, pas de volonté politique, pas de crédit: expulsions, reconduites à la frontière, retour au pays qui les avait rejeté »
Aujourd’hui on propose de renforcer les mesures négatives de répression. On désigne un bouc émissaire. On amalgame la situation des Roms européens et celle des Gens du voyage de nationalité française. A partir de quelques cas particuliers on développe l’idée d’une solution ethnique du problème de la délinquance. Qui oserait aujourd’hui sur cette question impliquer les Bretons, les Occitans, les Alsaciens, les Auvergnats ou les Flamands ? Alors pourquoi le fait-on à propos des Tsiganes, si ce n’est pour des raisons d’effet d’annonce à visée électorale ?
La LDH du Nord, impliquée fortement dans le soutien à la cause de l’insertion des Roms en région exprime son indignation face aux orientations répressives déclinées par le Président de la République pour annoncer les conditions de la réunion à l’Elysée.
La LDH Nord rappelle ses demandes essentielles :
– La publication du schéma départemental des Gens du Voyage ( qui aurait dû être publié il y a 2 ans) et son application stricte
– La création de villages d’insertion et d’aires d’accueil et de logements pour les Roms d’Europe Centrale (un millier de Roms sur la communauté urbaine de Lille)
– L’ouverture de centres d’accueil de jour permettant l’accès des Roms à des services élémentaires de dignité (douches, machines à laver, premiers soins)
– Une politique scolaire et sociale adaptée aux besoins et aux principes des droits de l’Homme. L’arrêt des mesures de stigmatisation et d’intimidation
La LDH du Nord interpelle particulièrement Marc-Philippe Daubresse en tant que « régional » du Gouvernement et en tant que responsable national des problèmes de « jeunesse et de la solidarité active ».
Les Roms et Gens du voyage ne doivent pas faire l’objet de stigmatisations. Ils doivent être traités comme des citoyens à part entière jouissant totalement des mêmes droits et de la même considération et soumis aux mêmes lois que les autres citoyens. Tout autre approche constitue une violation de la déclaration universelle des droits de l’Homme.
Lille 28 juillet 2010