dimanche 13 mai 2007 – Mâcon
LIGUE DES DROITS DE L’HOMME
Inquiétudes autour du local de rétention
Depuis samedi après-midi et la réunion entre les présidents des 7 sections du département, la nouvelle équipe fédérale est désormais placée sous l’autorité de Michel Marti
Au programme de la réunion de la Ligue des Droits de l’Homme samedi , le problème des étrangers en situation irrégulière sur le département.
Après avoir consacré beaucoup de son temps et dépensé énormément de son énergie en faveur de la Fédération départementale de la Ligue des droits de l’homme, Jacqueline Buhl, d’Autun, a décidé samedi de passer le témoin pour s’investir pleinement dans sa nouvelle fonction de déléguée régionale, charge qui lui a été confiée au soir du congrès du 2 mai dernier.
Samedi à Mâcon, à l’issue d’une réunion entre les membres du bureau et les présidents des sept sections que compte le département, c’est l’autunois Michel Marti qui a été choisi à l’unanimité pour occuper la fonction de président. La passation de pouvoir a aussitôt été
officialisée via une conférence de presse que les responsables ont mis à profit pour évoquer le problème des étrangers en situation irrégulière sur le département (les cas que nous avons relatés ces derniers mois dans ces mêmes colonnes ont été évoqués) et donner leur
sentiment sur l’ouverture dans un hôtel de la ville d’un local de rétention administrative.
Concernant le premier volet, et même s’il admet volontiers que « fort heureusement des cas de sans-papiers ont connu des épilogues heureux après des mois, voire des années d’une longue bataille administrative et juridique, Michel Marti s’inquiète des situations ubuesques
auxquelles nous devons faire face aujourd’hui, des contradictions entre les discours et les actes, mais aussi des méthodes et des procédures choquantes dont font l’objet les personnes sous le coup d’une expulsion. » Jacqueline Buhl va même plus loin : « la façon de faire
nous rappelle des moments pas très glorieux et prestigieux de notre histoire. On ne respecte même pas la dignité humaine des femmes, des hommes et des enfants. Pour un pays comme le nôtre, garant des libertés nationales et internationales, on ne peut pas faire mieux. »
Pour ce qui est du local de rétention administrative et l’aménagement de trois chambres, les responsables de la Ligue des droits de l’homme manifestent leur désapprobation contre la façon de faire. « Force est de constater qu’entre la préfecture et les diverses associations, il
n’y a pas eu la moindre concertation. Nous avons appris l’ouverture du local par la bande, puis dans les colonnes du Journal de Saône-et-Loire
(NDLR : information parue le vendredi 11 mai 2007). Vous savez, la politique du fait accompli, on n’apprécie guère. La démarche n’est pas très cavalière et nos inquiétudes sont grandes. »
Pour justifier leurs craintes, les militants de la Ligue des droits de l’homme s’appuient sur le décret du 30 mai 2005 qui « confirme le droit d’accès d’une association aux locaux de rétention mais fait disparaître l’obligation de notification des arrêtés de création des locaux de rétention à une association au bénéfice de la commission nationale de contrôle des centres et locaux de rétention administrative et des zones d’attente. » En clair et contrairement aux centres de rétention, les locaux, comme ceux de Mâcon et de Joigny pour la région Bourgogne, ne possèdent pas de règlement intérieur. La volonté de la fédération
départementale est désormais d’avoir un échange avec Mme la préfète et de prendre connaissance de la convention qui a été signée entre la préfecture de Saône-et-Loire et l’hôtel en question.
Le nouveau bureau
Président, Michel Marti d’Autun ; secrétaire : Jeanne Proust de Montceau ; trésorier : Yvan Kharaba du Creusot. Il est à noter que les présidents des 7 sections locales (Autun, Chalon, Gueugnon, Le Creusot, Mâcon, Montceau et Tournus) siègent au bureau de la fédération
départementale de la ligue des droits de l’homme