Cher Monsieur,
J’apprends que des membres de l’HACHOMER HATZAIR ont été victimes d’une agression en marge de la manifestation du 22 mars 2003.
J’ai pris connaissance de la lettre ouverte que vous avez adressée à un certain nombre d’organisations, dont la LDH n’est pas. Ayant appelé à cette manifestation, je voudrais quand même marquer ici ma condamnation de tels agissements et toute ma solidarité.
Qu’elles concernent un mouvement aussi attaché à la paix et aux droits du peuple palestinien que le vôtre ou quiconque, ces violences doivent être qualifiées pour ce qu’elles sont : des actes d’antisémitismes insupportables.
Certes, je ne crois pas possible d’éviter absolument toutes intrusions d’éléments indésirables dans un cortège. Nul n’est exempt de ce risque et on l’a vu à d’autres occasions, où des individus se réclamant d’organisations juives, se sont livrés à une véritable chasse à l’Arabe.
Mais dresser un tableau dans lequel la violence des uns justifierait la violence des autres reviendrait à absoudre l’insoutenable.
J’entends donc dire, au nom de la LDH, que je considère ces faits comme graves. Dans la mesure où vous voudrez bien nous tenir informé des suites judiciaires de cette affaire, la LDH, comme elle l’a toujours fait, se constituera partie civile.
Enfin, je souhaite réaffirmer que, plus que jamais, nous devons faire preuve d’une grande vigilance collective afin de ne pas laisser aller plus avant, de telles manifestations de racisme.
Vous trouverez ci-joint la copie du communiqué que nous avons rédigé hier matin avec le MRAP, alors que nous ignorions ce qui s’était produit.
Je suis tout à fait désireux de discuter avec vous des moyens d’une action commune.
Je vous prie de croire, Cher monsieur, en toute ma sympathie.
Michel TUBIANA
Président de la Ligue des droits de l’Homme
Paris, le 25 mars 2003
Communiqué du MRAP et de la LDH du 24 mars 2003.