Communiqué LDH
Michel Fèvre est mort, mercredi 7 mai 2014, des suites de sa maladie. Il avait 62 ans et nous savions tous qu’il menait ce dernier et dur combat à sa manière d’homme résolu. Sa souffrance était visible, mais il gardait son sourire malicieux, son humour, sa gentillesse. Peut-être n’est-ce qu’une vue de l’esprit, une image si forte qu’elle a gommé l’adversité. Et la perte est alors encore plus rude, parce que nous en avions relégué la probabilité à l’arrière du possible. La Ligue des droits de l’Homme adresse toute sa sympathie à sa famille, sa femme Christiane et ses deux fils, Thibault et Quentin, et à tous leurs proches.
Michel était un militant. Rien de ce qui faisait l’engagement sur des idées et des principes ne lui était étranger. De cette longue vie au service de la transformation du monde et des droits des plus pauvres, des plus précaires, des plus opprimés, des plus méprisés, on pourra retenir sa fidélité, sa pugnacité, son humanité. Michel Fèvre a parcouru dans sa vie tout l’éventail des formes d’organisation de la militance, partis politiques, associations, syndicats, collectifs. Michel appliquait dans sa vie le principe qu’une idée n’existe dans le réel que s’il y a des forces pour la porter, et il n’y dérogeait pas. Collectif antiraciste, défense des immigrés mal logés, appui aux victimes des conflits sanglants en ex-Yougoslavie : toute personne à défendre devenait pour lui un combat. Parce que Michel allait toujours là où ça fait le plus mal, là où l’égalité des droits est la plus dure à créer. Il fut ainsi parmi les fondateurs du Collectif national droits de l’Homme Romeurope, et le principal animateur du Collectif pour le droit des enfants roms à l’éducation, farouchement attaché aussi au travail concret, comme le montre son engagement dans la déclinaison départementale du Collectif national dans le Val-de-Marne, puisque c’est là que ses combats ont leurs racines, là où, enseignant, il exerçait à l’Institut médico-éducatif d’Orly.
Michel Fèvre était un militant de la LDH, membre de la section Choisy/Orly/Thiais/Villeneuve-le-Roi. Avec une émotion rétrospective, nous nous souviendrons de son intervention pour la scolarisation des enfants roumains et bulgares le jeudi 12 décembre 2013, lors du séminaire organisé par la LDH et Romeurope, à la Maison de l’Europe à Paris, pour le lancement d’un programme européen en faveur des droits des Roms. C’était du pur Michel, à sa manière : calme, ferme, ironique, intransigeant, humain. Une intervention qui résonne encore plus maintenant par son écho : « Ne lâchez rien ! »
Paris, le 12 mai 2014