Les 7 et 8 novembre 2000 à Nice, se réunit, sous la Présidence française, une conférence intergouvernementale des pays membres de l’Union européenne. Au cours de cette conférence sera adoptée par les chefs d’Etat et de gouvernement la Charte des droits fondamentaux.
La LDH, qui participe au Collectif sur la Charte des droits fondamentaux (regroupant 60 organisations et syndicats), s’est félicitée du principe d’un tel texte tout en soulignant ses insuffisances.
La conférence intergouvernementale de Nice était donc le lieu naturel où un débat citoyen pouvait se dérouler pour approfondir cette démarche et aller vers une véritable déclaration de tous les droits dont l’effectivité est un objectif.
Si, le 6 décembre 2000, nous serons nombreux à participer à la manifestation organisée par la Confédération européenne des syndicats, il s’avère impossible de trouver, à Nice, des lieux d’expression permettant d’accueillir un réel débat citoyen.
Certes la personnalité du maire de Nice, dont la présence au cours des manifestations officielles serait une insulte aux valeurs démocratiques de l’Europe, n’est pas pour rien dans cette situation.
Mais la responsabilité des pouvoirs publics est elle-même engagée. Bien qu’il ait reçu des fonds de la Commission européenne afin de permettre l’exercice d’un débat au sein de la société civile, le gouvernement français n’a pas donné suite aux demandes de financement destinées à permettre l’organisation de ce débat. De plus, et alors qu’il aurait été possible d’implanter un lieu d’accueil provisoire, le gouvernement a adopté une attitude de refus qui interdit cette initiative.
Les pouvoirs publics français prennent ainsi le risque de ne laisser que la rue comme lieu d’expression. C’est là une responsabilité lourde de conséquences et qui n’incombe qu’aux pouvoirs publics et à eux seuls.
La LDH regrette vivement cette situation qui laisse à penser que les pouvoirs publics français redoutent une expression citoyenne.