Communiqué de la LDH
La justice chinoise a confirmé, le 11 février en appel, la condamnation de Liu Xiaobo à onze ans d’emprisonnement pour « tentative de subversion du pouvoir d’État », prononcée le 25 décembre. L’ancien professeur d’université, écrivain et critique littéraire est puni pour sa participation à la rédaction de la Charte 08 de décembre 2008, document qui dénonce le système du parti unique et les défauts patents de démocratie dont souffre son pays.
Plus de huit mille citoyens chinois ont cosigné ce texte. De nombreux intellectuels se sont, en Chine même, déclarés solidaires de Liu Xiaobo et prêts à endurer sa détention. Par la voie de son représentant à Beijing, l’Union européenne a estimé que ce verdict était parfaitement incompatible avec la liberté d’expression affirmée dans le texte constitutionnel.
Cette condamnation ignominieuse devrait provoquer laplus large réprobation de tous les démocrates à travers le monde. Par sa sévérité même, elle déconsidère la justice et les autorités chinoises et jette le plus grand doute sur l’honorabilité d’un régime qui ose déclarer (Ma Zhaoxu, porte parole du ministère des Affaires étrangères, interrogé le 12 février 2010 au sujet du verdict) qu’il « n’existe aucun dissident en Chine ».
La LDH rappelle que les droits sont universels et indivisibles. Il n’y a pas de politique d’Etat qui puisse justifier qu’ils soient ignorés. Il n’y a pas de prétendues « affaires intérieures » qui puissent interdire leur application. Le nouvel an chinois commence par la confirmation d’une parodie de justice.
Paris, le 14 février 2010